Location de réseau: Québecor ignore si elle s’entendra avec les grandes télécoms

MONTRÉAL — Pour le moment, les plans d’expansion de Québecor à l’extérieur du Québec sont à la remorque d’un litige avec le Bureau de la concurrence sur la vente de Freedom Mobile et des négociations avec les grands fournisseurs de télécoms pour accéder à leur réseau. 

Questionné sur l’échéancier de ses projets d’expansion, le président et chef de la direction de Québecor, Pierre Karl Péladeau, a dit qu’il était difficile de prévoir les délais liés aux négociations avec les grands réseaux de télécommunication pour le partage de leur réseau, lors d’une conférence avec les analystes financiers. 

«Si nous devons aller en arbitrage, combien de temps cela prendra? Est-ce que ça sera un ou deux trimestres? (…) Est-ce que leur stratégie sera de ralentir le processus? Je ne sais pas. Nous espérons que non.»

Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) a apporté, le 20 octobre, des précisions aux conditions réglementaires qui permettront aux opérateurs régionaux de louer un accès aux réseaux des grandes sociétés de télécommunications canadiennes, à condition d’avoir eux-mêmes un spectre de fréquences locales. Le but est de favoriser la concurrence. 

Le CRTC ne s’est pas prononcé sur les tarifs à payer pour accéder au réseau des grandes sociétés de télécommunication, soit ceux de Bell, Rogers et Telus. Il reviendra aux entreprises de conclure des ententes entre elles.

Au sujet de Freedom Mobile, M. Péladeau s’est dit confiant que le Tribunal de la concurrence autorisera la vente de la filiale de Shaw afin de débloquer l’offre d’achat de 26 milliards $ de la part de Rogers. Les trois entreprises ne sont pas parvenues à convaincre le Bureau de la concurrence de revoir son opposition à la transaction, en médiation.

«Nous pensons que nous pourrons démontrer clairement que l’acquisition de Shaw par Québecor va apporter plus de concurrence et des prix plus bas dans le reste du Canada, comme c’est le cas au Québec», a dit M. Péladeau. 

Les investisseurs attendent davantage de détails quant aux objectifs financiers de l’entreprise par rapport à la transaction anticipée, souligne Jérôme Dubreuil, de Desjardins Marché des capitaux. «Nous constatons que Québecor continue de racheter ses actions, malgré l’offre qu’elle a faite sur Freedom.»

Les résultats

Québecor a dévoilé plus tôt, jeudi, des résultats légèrement supérieurs aux attentes des analystes, au troisième trimestre.  

La société a réalisé un bénéfice net attribuable aux actionnaires de 178,4 millions $, légèrement supérieur à celui de 173,1 millions $ à la même période l’année précédente.

Le bénéfice ajusté dilué par action s’établit à 75 cent, contre 73 cents à la même période l’an dernier. Les revenus, pour leur part, reculent de 0,4 % à 1,14 milliard $. 

Avant la publication des résultats, les analystes anticipaient un bénéfice par action de 74 cents et des revenus de 1,14 milliard $, selon la firme Refinitiv. 

L’action de Québecor perd 20 cents, ou 0,78 %, à 25,52 $ à la fin de la séance à la Bourse de Toronto. 

Entreprise citée dans cette dépêche: Québecor (TSX:QBR.B)