«On peut cogner aussi fort que les gars»

COMBAT. La lutte féminine a longtemps été associée au tirage de cheveux ou encore à des roulades dans la boue ou, pire encore, dans du Jell-O. Grâce à leur combat à CoaticookSlam, elles ont rivé les épaules au tapis de ces préjugés.

«On peut cogner aussi fort que les gars», s’entendent pour dire Mélody Richard (Sally), Karyanne Camiré-Bisson, Kalina Létourneau (Kalina), Daphnée Domingue (Samara), Joannie Bouchard (Judy) et Mélanie Blais. Ces cinq femmes ont été impliquées dans l’un des matchs les plus chaudement disputés à l’occasion du gala du 2 mai dernier.

«Notre but, c’est de montrer qu’on est capable d’en faire autant que les gars sur un ring, fait savoir Kalina. On a appris à lutter comme eux.»

Plus facile à dire qu’à faire, cependant, comme se souvient l’une de ses collègues. «Quand j’ai dit à ma mère que j’allais commencer à lutter, elle m’a dit: "c’est ça, tu vas te battre dans la bouette".»

Il s’agit donc d’un combat perpétuel pour ces gladiateurs du ring. Un défi qu’elles relèvent cependant avec brio. Depuis janvier dernier, elles s’entraînent pour en mettre plein la vue. Étirements, prises, haute voltige ont été au rendez-vous de ces pratiques hebdomadaires. «Ç’était très physique», se souvient Daphnée.

Il arrive cependant qu’un petit pépin survienne. L’une des participantes a subi une légère commotion à la suite d’un double coup de la corde à linge. «Un accident, tu ne peux jamais prévoir ça. Moi-même, j’ai déjà frappé ma meilleure amie. Tu ne peux pas être fâchée contre ton adversaire quand ça arrive. C’est quand même elle qui te protège sur le ring. Il ne faut pas briser le lien de confiance. En même temps, la lutte, c’est un sport de contact. Tu dois être capable d’en prendre», expique Mélody.

Tout ça en vaut cependant la peine. Après plusieurs mois d’entraînement, les filles sont montées sur le ring devant une foule estimée à plus de 1200 personnes. «On avait toutes des papillons dans le ventre. C’est une expérience que nous n’oublierons jamais», concluent-elles.

Et cette expérience pourrait même se poursuivre pour plusieurs d’entre elles.