Anthoni Grenier de retour sur un ring de boxe

COMBAT. Après avoir enregistré trois victoires convaincantes lors du tournoi des Gants de bronze à Rivière-du-Loup, Anthoni Grenier est prêt à remonter sur le ring. Le Coaticookois vit une fois de plus sa passion pour la boxe, ce sport qui l’a remis à quelques reprises sur le droit chemin.

Le pugiliste aura donc attendu sept ans avant d’enfiler de nouveau ses gants. Et à voir les résultats de ses duels lors de l’événement du 21 au 23 avril dernier, c’est comme s’il ne les avait jamais enlevés. «J’ai bien boxé, dit humblement celui qui a été crédité de deux victoires par KO technique et d’un gain par décision des juges. Je n’ai même pas une égratignure. Disons que je suis très content de mes performances.»

Ce retour entre les câbles aura été bénéfique une fois de plus pour l’athlète de 25 ans. «Je n’ai pas peur de le dire. La boxe a sauvé ma vie à deux reprises», avance-t-il.

«Quand j’étais jeune, j’avais besoin de dépenser beaucoup d’énergie, poursuit Grenier. À l’école, j’étais l’enfant qui ne l’avait pas facile en classe. Au secondaire, j’ai découvert la boxe et ç’a été mon Ritalin. Je me suis défoulé dans cette discipline et j’ai réussi à passer à travers mes études.»

À l’âge de 18 ans, une opération au nez l’empêche de livrer des combats pour quelque temps. «Je me suis tourné vers le marché du travail, raconte celui qui occupe présentement un poste aux travaux publics à la Ville de Coaticook. Il y a toujours eu une petite voix en dedans de moi qui me disait de recommencer à boxer. Je crois que j’ai le talent et, maintenant, j’ai une job qui me permet de mixer facilement les deux.»

Un lot de sacrifices

«Ç’a peut-être été difficile au cours des derniers mois, mais je crois que la machine est finalement repartie», mentionne Anthoni Grenier.

L’entraînement d’un boxeur, même à titre d’amateur, demande son lot de sacrifices. Six jours sur sept, Grenier s’enferme dans les gyms, court dans les rues et se prépare physiquement à ses prochains combats. «Ça prend énormément de discipline», tient-il à dire.

À ceux qui aimeraient suivre son parcours, il n’a qu’un message. «Peu importe dans quoi tu t’impliques, c’est bon d’avoir un but, un objectif. En faisant une activité, tu développes des aptitudes et une meilleure confiance en soi. Ça m’a beaucoup aidé dans mon cheminement, la boxe, car, pour un bon bout de temps, je n’étais pas bien avec moi-même. Je me suis laissé aller. C’est ce sport qui m’a encore une fois ramené sur le droit chemin.»

Faire carrière

Après avoir goûté une fois de plus à la boxe, Anthoni Grenier rêve d’y faire carrière. D’ici un an et demi, il souhaite avoir livré une vingtaine de combats amateurs. Les Gants d’argent, puis d’or suivront. «C’est sûr que j’aimerais bien faire carrière dans ce sport, explique-t-il avec passion. Je crois avoir un style avantagé chez les professionnels. J’ai une bonne force de frappe, un bon menton et j’aime donner un bon spectacle.»

D’ici à ce que Grenier dispute son prochain combat, il se pourrait que les gens le voient avant sur un autre type de ring… un ring de lutte. Le Coaticookois, aussi connu sous le nom de Tony The Wanted à l’Académie de lutte estrienne, a été champion de cette ligue pendant quelques mois. «Les deux sports se marient très bien, explique-t-il. La boxe m’a permis d’amener une meilleure intensité dans mes combats de lutte. Je suis en meilleure forme et j’ai une belle énergie. À la lutte, je pratique mon côté showman. J’ai aussi développé une belle technique d’avant-combat où je suis dans ma propre bulle. Le focus, c’est ça la clé.»

Ultimement, le Coaticookois aimerait bien disputer un combat de boxe devant les siens, du côté de Sherbrooke, probablement. Peu importe qui sera son adversaire, il n’a qu’un message pour lui. «Ça prend du courage pour monter sur le ring alors j’ai toujours un grand respect pour celui qui se trouve devant moi. La boxe, c’est un sport très dur», philosophe celui qui représente les couleurs du Club de boxe olympique de Sherbrooke.