Le vice-président de l’UEFA démissionne d’un autre poste après un vote pro-Russie

GENÈVE, Suisse — La décision de l’UEFA d’accueillir à nouveau les équipes de jeunes russes dans ses compétitions a coûté à son vice-président son autre poste de haut niveau comme chef d’un organisme sportif national, vendredi.

Karl-Erik Nilsson a démissionné de son poste de président de la Confédération suédoise des sports, après avoir subi des pressions pendant 10 jours. La décision survient après que l’UEFA eut assoupli de façon surprenante son interdiction générale des équipes russes, imposée il y a 19 mois dans le contexte de l’invasion de l’Ukraine.

«C’est une décision très difficile de choisir de me retirer parce que j’ai ressenti beaucoup de dévouement et de bonheur dans ce rôle», a indiqué Nilsson par voie de communiqué, annonçant son départ du poste pour lequel il avait été élu en mai.

La Confédération distribue chaque année environ 180 millions $ de financement public aux sports suédois.

«Mais comme il s’est avéré difficile d’occuper les deux rôles et que ça peut influencer la confiance en moi et dans le sport suédois, je choisis quand même de prendre cette décision», a ajouté l’ancien arbitre de soccer international, qui restera l’un des six vice-présidents de l’UEFA.

En tant que vice-président senior de l’UEFA, le deuxième plus haut poste de la hiérarchie de l’instance européenne, derrière le président Aleksander Ceferin, Nilsson s’était prononcé en faveur et avait voté pour une politique plus pro-russe lors d’une réunion le 26 septembre, à Chypre.

Le vote de Nilsson à l’UEFA va à l’encontre des décisions prises l’année dernière par la Fédération suédoise de soccer et les organismes sportifs nationaux de ne pas jouer contre des équipes russes, ni de laisser ses athlètes entrer dans le pays pour participer à des compétitions.

Les responsables du soccer suédois ont réitéré leur opposition aux équipes russes après le vote de l’UEFA.

Nilsson s’est également attiré de nouveaux ennuis en Suède en minimisant les informations des médias britanniques selon lesquelles il avait voté en faveur de la Russie.

La Suède devrait accueillir la phase finale du Championnat féminin d’Europe des moins de 17 ans, l’année prochaine.

Les groupes de qualification masculins et féminins organisés par l’UEFA débutent ce mois-ci et Nilsson doit participer à une réunion du comité exécutif de l’UEFA pour faire le point sur les progrès réalisés, mardi, à Nyon, en Suisse.

Au moins 12 des 55 fédérations membres de l’UEFA, dont l’Ukraine, l’Angleterre et la Suède, ont réaffirmé qu’elles ne disputeraient aucun match contre des équipes russes.

L’UEFA a justifié sa décision en affirmant qu’il était injuste de punir des enfants en Russie pour des actions et des décisions ordonnées par le gouvernement national. Les équipes de jeunes devraient toujours prendre part aux compétitions sans leur drapeau, leur hymne national ou leurs couleurs nationales et jouer uniquement des matchs en dehors de la Russie.

Cependant, ça va au-delà des conseils du Comité international olympique aux instances dirigeantes de continuer à exclure les athlètes russes des sports d’équipe.

Nilsson peut garder son poste de vice-président de l’UEFA pendant encore 18 mois, jusqu’à l’expiration de son mandat actuel en 2025.