Le cyclisme sur piste canadien est sur la bonne voie en route vers Paris 2024

MILTON, Ont. — Le Canada a terminé la Coupe des nations de Milton avec une récolte de trois médailles, une troisième place non médaillée, cinq autres top-5 et top-8. Il n’y a pas à dire, le cyclisme sur piste est sur la bonne voie à un peu plus de deux ans des Jeux olympiques de Paris.

«On a aussi manqué quelques médailles en raison de fautes techniques ou de défauts physiques, a analysé le directeur de la haute performance à Cyclisme Canada, Kris Westwood. C’est super encourageant. Nous étions 18 athlètes d’endurance ici et huit d’entre eux ont moins de 21 ans. Un a 17 ans et l’autre, 18 ans. C’est encourageant de voir la prochaine génération qui prend sa place. Ils ne participent pas: ils sont compétitifs. Certains l’ont été jusqu’à un certain point de la course, mais on voit les lacunes, alors on peut les travailler.

«C’est super important pour les athlètes d’avoir cette perspective. Juste le fait de pouvoir accueillir le monde ici à la Coupe des nations c’est très important pour notre développement.»

Les médailles ont été l’affaire de Kelsey Mitchell, Lauriane Genest, Sarah Orban et Jackie Boyle à la poursuite par équipe (bronze). Mitchell a ajouté l’argent à la poursuite et l’or au keirin, tandis que Genest a été créditée d’une troisième place au keirin à la suite de la relégation de l’Allemande Lea Sophie Friedrich qui a provoqué une chute entraînant trois coureuses, dont Genest.

«Il ne faut pas oublier que Kelsey et Lauriane sont encore des athlètes très inexpérimentées, a ajouté Westwood. C’est une chose de gagner, c’en est une autre de continuer de gagner. C’est là qu’elles doivent développer leurs habiletés techniques et leurs tactiques. La façon dont Kelsey a réagi après la chute de Lauriane, elle a hésité très brièvement, mais elle est sautée sur l’occasion et remporté la course. C’est grâce aux instincts qu’elle a développés ici, à l’entraînement. Chaque fois qu’elles se frottent aux meilleures au monde, elles apprennent, car ce sont des athlètes super intelligentes.»

Et leurs résultats servent d’inspiration au reste de l’équipe, en sprint ou en endurance.

«Elles apportent énormément au reste du groupe, a noté l’entraîneur des sprinters de l’équipe canadienne, Franck Durivaux. On peut le voir chez les garçons: quand les filles font ces résultats, les garçons veulent avoir les mêmes. Ça pousse tout le monde vers le haut.»

Mathias Guillemette s’est notamment signalé avec une quatrième place à la course à l’élimination, tandis que Sarah Barraclough a terminé cinquième de l’omnium après avoir remporté la course de scratch de cette épreuve à quatre disciplines.

Ces deux cyclistes sont âgées respectivement de 20 et 19 ans.

«Ce sont de belles surprises, mais on savait qu’ils avaient les capacités d’obtenir des résultats à ce niveau, a dit Westwood. Mais on ne compte jamais sur les résultats: on compte sur des performances. Les performances sont là, et quelquefois, ça donne des résultats. Dans le développement d’un athlète, on parle plus du processus que du résultat. On veut mettre en place les éléments physiques, tactiques et mentaux pour être capable de livrer les résultats quand ils seront tous requis. L’occasion s’est présentée pour ces athlètes cette semaine. Ils ont raté de très peu le podium. C’est très impressionnant.»

Malgré l’absence des Français et des Russes, le plateau de cette Coupe des nations était très relevé, avec la présence de plusieurs champions olympiques, du monde et d’Europe au vélodrome de Milton.

«On prend de la confiance malgré l’absence de quelques athlètes, a assuré Westwood. Peu importe qui est là ou pas, réussir un top-5 ou un top-8 demeure un très bon résultat.»

La Coupe des nations sera de retour à Milton l’an prochain et l’organisation détient une clause d’option pour une troisième au début de 2024.

«Ça nous aiderait grandement pour notre développement pour les Jeux de Paris, a plaidé Westwood. […] Nous souhaiterions avoir cette compétition chaque année, mais les contrats sont habituellement d’une durée d’un an. Nous avons été chanceux. Nous verrons.»