Au coeur d’un conflit de travail, les Alouettes suspendent leur camp d’entraînement

CALGARY — Contrairement aux Alouettes de Montréal, les Stampeders de Calgary ont tenté d’effectuer un retour à la normale au stade McMahon, dimanche, dans des circonstances inhabituelles.

Après que la Ligue canadienne de football et son Association des joueurs eurent mis fin aux négociations dans le but de ratifier une nouvelle convention collective, samedi, le syndicat a demandé aux joueurs de sept des neuf équipes du circuit de participer à un arrêt de travail.

Les Alouettes ont notamment annoncé dimanche soir que le club suspendait tous les entraînements de son camp «jusqu’à nouvel ordre».

De leur côté, les joueurs des Stampeders et des Elks d’Edmonton se sont toutefois rapportés à leur camp, dimanche, alors qu’ils ne sont pas en position légale d’entrer en grève avec la fin du mois de mai, selon les lois du travail en Alberta.

«Nous ne devrions pas être ici en ce moment, a indiqué le secondeur des Stampeders Jameer Thurman. Le reste de la ligue est en grève. Nous avons également voté en faveur d’une grève, mais les lois en Alberta sont un peu différentes. Nous espérons que tout sera réglé et que nous pourrons jouer au football.»

La dernière entente, conclue en 2019 et amendée l’an dernier afin de mettre à la LCF de présenter une saison écourtée de 14 rencontres, est arrivée à échéance à minuit, samedi. 

La seule grève de l’histoire de la LCF s’était produite en 1974. Les enjeux avaient cependant été réglés avant le début de la campagne cette année-là.

On ignore à quel moment les deux parties retourneront à la table des négociations. 

Selon Derek Wiggan, le représentant syndical des Stampeders, ses coéquipiers et lui ont confiance qu’une entente soit ratifiée avant que l’équipe soit en position légale pour entrer en grève.

«Nous passerons par le processus et mercredi, nous verrons ce qui se passera, a dit le joueur de ligne défensive, qui entame sa septième saison avec les Stampeders. J’ai vraiment bon espoir. Nous faisons confiance à notre équipe de négociation. Je sais qu’ils vont nous obtenir quelque chose de bien, alors il faut simplement que ça soit confirmé avant mercredi.»

L’entraîneur-chef Dave Dickenson est aussi optimiste. Il a affirmé que son personnel et lui peuvent se préparer en vue du premier match préparatoire des Stampeders, le 28 mai.

«Tout le monde a cette attention supplémentaire en ce moment, a déclaré Dickenson. Nous attendions tous avec impatience le début de 2022. J’ai dit aux gars qu’ils voudront être ici parce que nous connaîtrons toute une saison.»

Dickenson a aimé ce qu’il a vu de son groupe de joueurs et de recrues lorsqu’ils ont sauté sur le terrain, dimanche matin.

«L’énergie est bonne, a-t-il souligné. La positivité y est et les joueurs sont dévoués. Les entraîneurs sont excités de voir ce que nous avons mis en oeuvre et si nous pouvons transmettre cette communication aux joueurs et nous occuper des détails.» 

Malgré son insistance sur le fait que le camp n’aurait pas dû commencer au milieu du conflit de travail, Thurman a décidé de tirer le meilleur parti d’une mauvaise situation. 

«C’est simplement bien d’être de retour ici, de passer à travers les jeux et d’apprendre le système à nouveau, a-t-il laissé entendre. J’ai toujours eu à élever mon jeu d’un cran depuis que je suis ici. J’ai toujours su que beaucoup de gens me considéraient comme un leader de cette défensive. Rien n’a changé. Je m’attends encore à performer à un haut niveau et à amener les gars avec moi.»