Une vaste étendue de forêt boréale sera protégée dans le nord de l’Ontario

OTTAWA — Le plus grand projet de conservation de terres privées de l’histoire du Canada se déroule dans le nord de l’Ontario.

Conservation de la nature Canada (CNC) a passé l’année dernière à négocier l’achat de 1450 kilomètres carrés de la forêt boréale près de Hearst, en Ontario, auprès d’une entreprise de pâtes et papiers. 

L’entreprise, Domtar, n’a pas récolté dans la région depuis plus d’une décennie et la terre était attrayante pour l’organisme privé à but non lucratif en raison de sa riche biodiversité. Les négociations avec Conservation de la nature Canada ont débuté en janvier 2021. 

Renommée Terres boréales, la région est trois fois plus grande que la superficie de l’île de Montréal et sera protégée de tout développement industriel, y compris l’exploitation forestière et minière. 

«En ce Jour de la Terre, nous sommes enthousiastes à l’idée de pouvoir démontrer à la population canadienne qu’un impact mondial commence par des actions menées à l’échelle locale. Le projet Terres boréales est une occasion unique d’agir concrètement pour la nature et pour la population. Il s’agit d’un projet modèle en matière de conservation moderne», a souligné Catherine Grenier, présidente et chef de la direction de Conservation de la nature Canada.

La région abrite 100 lacs, 1300 kilomètres de rivières et de ruisseaux et constitue un habitat essentiel pour de nombreuses espèces parmi les plus emblématiques du Canada, notamment l’ours noir, le loup, l’orignal et le caribou des bois, qui est en voie de disparition.

C’est aussi un énorme puits de carbone naturel, stockant l’équivalent des émissions de trois millions de véhicules pendant toute leur durée de vie.

L’organisme a l’intention de créer un marché de compensation du carbone dans la région, en vendant des crédits carbone aux entreprises et aux particuliers. Cet argent contribuera à la protection de la zone et d’autres projets. 

Le projet de conservation de 46 millions $ est soutenu par les gouvernements fédéral et ontarien ainsi que par des dons privés.

Il contribuera à la promesse du gouvernement fédéral de protéger 25 % des zones terrestres et marines d’ici 2025. Le Canada compte près de 10 millions de kilomètres carrés de terres et 5,8 millions de kilomètres carrés de zones marines.

À la fin de 2021, 1,3 million de kilomètres carrés de terres étaient considérées comme protégées, soit 13,5 %. Près de 800 000 kilomètres carrés de régions marines sont protégées, soit 13,9 %.

«La protection et la conservation de la nature sont parmi les mesures les plus importantes que nous pouvons prendre pour freiner la perte de biodiversité, tout en luttant contre les changements climatiques et en faisant progresser la réconciliation avec les Autochtones. La nature, c’est le lien solide qui unit toutes ces causes importantes», a indiqué le ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Steven Guilbeault, dans un communiqué. 

Le ministre de l’Environnement de l’Ontario, David Piccini, a ajouté que la protection des zones naturelles est essentielle à la conservation de la diversité naturelle «pour renforcer la résilience face aux effets du changement climatique».

Rob Melton, vice-président principal chez Domtar, a rapporté que l’entreprise est propriétaire du terrain depuis plus de 50 ans et que des projets d’exploitation forestière ont approvisionné les usines de pâtes et papiers de Domtar en Ontario.

«Domtar est ravie d’annoncer son partenariat à long terme avec Conservation de la nature Canada. Le transfert de notre propriété à CNC à un prix réduit par rapport à sa valeur marchande estimée permettra à l’organisme de poursuivre son travail de conservation et de recherche fondé sur la science», a souligné Rob Melton, premier vice-président, commercialisation des pâtes et papiers, chez Domtar.

Conservation de la nature Canada travaille actuellement sur un plan de gestion de la propriété pour déterminer l’accès aux terres sauvages à des fins récréatives de plein air.