Un couple tué par un grizzli dans le parc de Banff était expérimenté, dit une proche

BANFF NATIONAL PARK, ALBERTA, CANADA — Une spécialiste des ours de l’Alberta, qui est une amie de la famille de l’une des deux personnes tuées par un grizzli dans le parc national de Banff, affirme que le couple avait de l’expérience en plein air et qu’il a pu se trouver au mauvais endroit au mauvais moment.

Kim Titchener, qui dirige une entreprise appelée Bear Safety and More, indique que le couple et leur chien sont morts dans l’arrière-pays au cours du week-end.

«Ils étaient très expérimentés en matière d’activités de plein air. Je ne sais pas s’ils avaient du répulsif à ours sur eux. Je doute fort qu’ils aient laissé des sources de nourriture à l’extérieur», a-t-elle confié en entrevue. 

«Il s’agit peut-être d’une situation au mauvais endroit et au mauvais moment», estime Mme Titchener. 

Parcs Canada n’a pas fourni ces détails et a indiqué qu’il n’y aurait pas de mise à jour sur l’attaque avant mardi.

«Nous travaillons à confirmer d’autres informations, a déclaré lundi la porte-parole Natalie Fay. Il s’agit d’une situation tragique et, par respect pour les victimes et leurs familles, Parcs Canada a la responsabilité de s’assurer que les informations sont confirmées et exactes avant de les rendre publiques.»

L’agence fédérale a indiqué samedi que ses répartiteurs ont reçu une alerte vendredi vers 20h00 à partir d’un dispositif GPS inReach concernant une attaque d’ours à l’ouest du ranch Ya Ha Tinda, qui se trouve à environ 200 kilomètres au nord-ouest de Calgary.

Elle a immédiatement envoyé son équipe d’intervention formée aux attaques d’animaux sauvages par voie terrestre, car elle ne pouvait utiliser d’hélicoptère en raison des conditions météorologiques dans les montagnes. 

L’équipe est arrivée vers 1h00 samedi et a trouvé les deux personnes mortes, selon Parcs Canada. L’équipe a fait la rencontre d’un grizzli au comportement agressif et l’a tué pour protéger le public, a précisé l’agence. 

Mme Titchener ignore ce qui s’est passé cette journée-là, mais elle fait remarquer qu’il faisait déjà nuit à 20h00 et qu’on peut donc penser que le couple avait déjà installé son campement.

Selon elle, il est possible qu’un grizzli ait été surpris alors qu’il protégeait une carcasse ou des oursons, ou qu’il ait réagi à la présence du chien du couple.

«Les carnivores perçoivent les chiens comme une menace, explique Mme Titchener. Si les chiens s’approchent d’un ours qui a des petits avec lui ou qui est sur une carcasse, ils les perçoivent comme une menace pour leur source de nourriture ou leurs petits, et ils poursuivront le chien.»

«Si le chien revient vers son maître, les gens sont perçus comme une menace et l’ours les attaque», poursuit-elle. 

Les vallées de Red Deer et de Panther, depuis le sommet de Snow Creek vers l’est jusqu’à la limite du parc national, et vers le nord jusqu’au col Shale, restent fermées par mesure de sécurité jusqu’à nouvel ordre.

Le parc national de Banff, qui est le premier parc national du Canada et le plus fréquenté, abrite des grizzlis et des ours noirs.

Selon Mme Titchener, les attaques mortelles d’ours sont encore très rares en Amérique du Nord.

«Il est très rare qu’un grizzli tue une personne, soutient-elle. Je sais que beaucoup de gens se disent ‘‘Oh mon Dieu, une attaque de grizzli’’, mais le nombre de décès est assez faible.

«Nous assistons à quelques mutilations par an ici et aux États-Unis. En de rares occasions, il y a un décès. C’est bien sûr ce qui est le plus choquant.»

— Avec Colette Derworiz à Calgary.