Un agent de la GRC accusé d’avoir accédé à des dossiers pour la République du Rwanda

CALGARY — Un agent de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) de première ligne de l’Alberta a été accusé d’avoir accédé aux systèmes de dossiers de la police pour aider un «acteur étranger» identifié comme étant la République du Rwanda, a annoncé mardi la GRC.

L’agent a été arrêté samedi et la violation présumée concernait des dossiers qui n’étaient pas «très secrets», a déclaré l’Équipe intégrée de la sécurité nationale de la Police fédérale de la GRC dans un communiqué de presse.

«Après avoir constaté le bris de sécurité, la GRC a mis en place des mesures pour surveiller, limiter et gérer toute autre divulgation non autorisée, et assurer le maintien de la sécurité publique pendant l’enquête», a indiqué la police dans un communiqué.

Christina Zoernig, stratège de la GRC, a confirmé dans un courriel que le Rwanda était l’«acteur étranger» présumé impliqué dans l’affaire.

La GRC n’a pas fourni de détails sur les fonctions du suspect ni sur le type d’informations obtenues.

«La GRC est engagée dans la lutte contre l’ingérence étrangère à tous les niveaux et utilise activement tous les outils à sa disposition. L’ingérence étrangère peut prendre des formes diverses et il est essentiel que chaque organisation soit informée des dangers possibles, et ce, à tout niveau», a rappelé la police dans son communiqué.

«La GRC continuera à lutter contre l’ingérence, qu’elle soit interne ou externe, et ce cas démontre bien les mesures prises pour y répondre.»

L’agent Eli Ndatuje a été accusé en vertu du Code criminel d’abus de confiance, d’utilisation non autorisée d’un ordinateur et d’abus de confiance concernant des informations protégées.

Une première comparution est prévue devant la cour provinciale de Calgary le 11 mars.

Il y a eu récemment d’autres cas très médiatisés impliquant des violations d’informations.

Un ancien responsable du renseignement de la GRC a été condamné la semaine dernière à 14 ans de prison pour avoir enfreint la loi canadienne sur les secrets.

En novembre, un jury a déclaré Cameron Jay Ortis coupable de trois chefs d’accusation de violation de la Loi sur la sécurité de l’information et d’un chef d’accusation de tentative de violation de la loi. Le jury a également déclaré Ortis coupable d’abus de confiance et d’utilisation frauduleuse d’un système informatique.

Ortis a dirigé un groupe de la GRC chargé de rassembler des informations classifiées sur les cybercriminels, les cellules terroristes et les réseaux criminels transnationaux.

Il a plaidé non coupable devant le tribunal de toutes les accusations, notamment celle d’avoir enfreint la loi sur les secrets en révélant des informations classifiées à trois personnes intéressant la police en 2015 et en tentant de le faire dans une quatrième occasion.

En janvier, une téléphoniste du 911 à Calgary a été accusée d’avoir intentionnellement extrait des données de recherches sur des personnes impliquées dans le crime organisé, puis d’avoir fourni ces informations à d’autres personnes impliquées dans cette activité.

Mariana Buonincontri, 58 ans, a été accusée d’abus de confiance, d’utilisation frauduleuse d’un système informatique et de méfaits liés aux données informatiques. Elle doit comparaître devant le tribunal le mois prochain.