Saison des feux de forêt calme au Québec, des équipes en renfort ailleurs au pays

MONTRÉAL — Puisque le Québec connaît une saison des feux de forêt plutôt calme, la province est en mesure d’envoyer de l’équipement ainsi que du personnel pour combattre les incendies qui sévissent dans d’autres provinces canadiennes. 

Le coordonnateur à la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU), Stéphane Caron, indique que la situation actuelle au Québec permet d’aller prêter main-forte dans d’autres provinces sans nuire à sa capacité d’intervention sur le territoire. 

Il s’agit en effet d’une saison tranquille dans la Belle Province, à l’exception d’une courte période au printemps. «Au début du mois de mai, il y a eu beaucoup de feux pendant deux semaines, mais si on exclut cette période-là, on est vraiment en dessous de ce qu’on est habitué au niveau de la moyenne des feux», explique M. Caron. 

Depuis le début de la saison de protection, l’on rapporte 311 incendies combattus en zone de protection intensive au Québec, ce qui a affecté 232 hectares de forêt. En comparaison, la moyenne annuelle est de 390 incendies brûlant 18 759 hectares de forêt. 

«C’est vraiment la météo qui a été de notre côté», mentionne M. Caron. Il explique que cette année, il y a eu des précipitations de façon régulière. «Cela fait en sorte que le combustible au sol ne s’assèche pas entre deux périodes de pluie. L’allumage de feu est moins facile que lorsqu’il y a une période de sécheresse», détaille-t-il. 

M. Caron indique que le plus fort de la saison au Québec se déroule au printemps jusqu’à la mi-juillet, environ. Après cette période, «la verdure s’est bien installée». De plus, la période d’ensoleillement est plus courte, il y a donc moins de chaleur intense pendant un long laps de temps. Les nuits sont également plus fraîches. L’expert nuance toutefois qu’au Québec, il est possible d’avoir des feux de forêt jusqu’à la fin octobre. 

La SOPFEU a fait savoir que deux avions-citernes, un avion d’aéropointage, ainsi que leurs équipages respectifs sont à Terre-Neuve-et-Labrador depuis quelques jours afin d’aider à combattre les importants feux de forêt de la région. Ils y resteront pour une durée indéterminée. 

Cette aide s’ajoute aux ressources actuellement déployées par la SOPFEU, notamment une soixantaine de pompiers en Alberta et un spécialiste en gestion d’héliport en Colombie-Britannique.

En tant que signataire de l’Accord canadien d’aide mutuelle en cas d’incendies de forêt, le gouvernement du Québec peut rendre ses ressources disponibles à travers le Canada. 

L’activité humaine joue un rôle important dans la création des incendies: 75% des feux sont causés par l’activité humaine. 

Or, au Québec, le nombre de feux de forêt diminue de façon constante. M. Caron indique qu’il y a en moyenne 12 feux de moins chaque année. «C’est grâce notamment à la conscience des gens, à la prévention de la SOPFEU, mais aussi par les services incendies municipaux et la réglementation municipale qui s’est améliorée au fil des ans concernant les feux de végétation», ajoute l’expert. 

Le système de protection des forêts repose sur une aide mutuelle. Chaque pays ou chaque province organise son combat des feux en prévision d’une saison moyenne à élevée. Ainsi, lorsqu’une saison est particulièrement active, la région peut compter sur le soutien de ses partenaires.

Lorsqu’on prête des ressources, il est possible en tout temps de les rapatrier. M. Caron fait savoir qu’il y a déjà une évaluation qui est faite en amont en fonction de la météo et de la capacité d’intervention d’une région quelconque.