Québec injecte 54 M$ pour une plateforme dédiée à l’apprentissage du français
LONGUEUIL — Québec octroie une enveloppe de plus de 54 millions $ sur trois ans à Alloprof pour le développement d’une nouvelle plateforme dédiée à l’apprentissage du français afin d’améliorer sa maîtrise auprès des élèves du primaire et du secondaire.
Le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, en a fait l’annonce lundi dans la bibliothèque d’une école primaire de Longueuil, sur la Rive-Sud de Montréal.
«C’est un investissement très important. Mais si on veut améliorer la performance de nos élèves en français, il faut faire des investissements comme ceux-là», a dit l’élu caquiste en conférence de presse.
La plateforme, déjà accessible sur la toile, porte le nom d’Allofrancais et se veut complémentaire au travail réalisé en classe par les enseignants. Le contenu sera bonifié de manière continue jusqu’en 2027.
Les élèves y retrouveront notamment des fiches, des vidéos et des jeux éducatifs. Alloprof, connu pour ses ressources numériques dans différentes matières, promet d’offrir à compter de l’année scolaire 2025-2026 des parcours personnalisés et adaptés aux difficultés des élèves en français grâce à un «assistant virtuel». Les activités évolueront aussi en temps réel selon la progression des jeunes.
«On met la technologie au service de la pédagogie», a soutenu M. Drainville.
L’intelligence artificielle sera mise à profit, mais cette utilisation se fera «dans un cadre extrêmement bien contrôlé», a assuré le ministre.
«Les nouveaux outils pédagogiques que nous allons créer grâce à Allofrançais, ce sera du contenu québécois. On va s’assurer que la culture québécoise soit au coeur de ces nouveaux contenus», a-t-il également ajouté, soulignant avoir promis de mettre la culture d’ici au service de l’apprentissage de la langue dans le cadre de la modernisation des cours de français.
Les élèves qui en auraient besoin à la fin de leur parcours sur Allofrançais pourront toujours se tourner vers de nouveaux services de tutorat donnés par des enseignants et avoir droit à des rendez-vous de suivi.
Alloprof indique soutenir 550 000 élèves différents et effectue en moyenne 60 millions d’interventions chaque année. Avec cette nouvelle plateforme, l’organisme projette réaliser 22 millions d’accompagnements supplémentaires pour le français seulement d’ici trois ans, a précisé sa cofondatrice et directrice générale, Sandrine Faust.
«Il va y avoir 50 nouveaux postes. On va utiliser de nouvelles technologies. Il va y avoir des appels d’offres qui vont être lancés pour nous aider à déployer certaines technologies plus poussées», a expliqué Mme Faust, aux côtés du ministre.
«Donner un coup de barre»
M. Drainville a soulevé d’entrée de jeu en conférence de presse que la valorisation et la maîtrise du français chez les jeunes représentent un enjeu, pointant notamment la performance aux examens ministériels.
Les résultats des derniers examens de juin dernier, dévoilés en août, ont montré que le taux de réussite pour l’épreuve d’écriture en 5e secondaire avait chuté pour s’établir à 70,7 %, contre 74,8 % l’an dernier.
M. Drainville a évoqué que «la tendance historique des résultats en français n’est pas favorable». «On sent le besoin de donner un coup de barre. L’annonce d’aujourd’hui participe à cette volonté», a-t-il affirmé.
Sans savoir si la nouvelle plateforme sera suffisante pour renverser cette tendance, le ministre s’est dit tout de même convaincu qu’elle «fera une différence» chez les élèves qui ont des difficultés, soutenant qu’Alloprof a fait ses preuves au fil des ans.