Montréal s’attaquera à la surpopulation de cerfs dans l’est de l’île dès l’automne

MONTRÉAL — Après Longueuil, c’est au tour de Montréal de prendre des mesures pour faire face à la surpopulation de cerfs de Virginie sur son territoire. Sur les conseils d’un comité d’experts, la Ville procédera à des opérations d’abattage dans l’est de l’île dès l’automne prochain. 

La population de cerfs de Virginie augmente à toute vitesse dans l’est de Montréal et les parcs ont vu leur capacité être complètement dépassée au fil des dernières années, fait savoir la Ville dans un communiqué, mardi. 

Alors qu’ils devraient accueillir 25 cerfs au maximum de leur capacité, les parcs de l’Est comptent présentement 165 individus, d’après les dénombrements effectués par la Ville. Dans les parcs du Bois-d’Anjou et de la Pointe-aux-Prairies, la population a ainsi augmenté de 253 % depuis 2021. 

Dans le but de freiner cette hausse et de réguler la population de cerfs, la Ville annonce qu’elle fera appel à des tireurs professionnels pour mener «une opération de réduction du cheptel». Cette opération d’abattage qui suivra un protocole précis et sécuritaire débutera dès l’automne 2024. La Ville ne précise pas combien d’individus seront abattus. 

Des mesures «nécessaires»

Montréal souligne la nécessité d’agir rapidement face à la population grandissante de cerfs et rappelle que ce phénomène de surpopulation a des conséquences sur l’environnement, mais aussi sur la santé et la sécurité des animaux et des habitants de ce secteur. 

En plus d’abîmer les écosystèmes, la surpopulation fait en sorte que les cerfs ont de la difficulté à se nourrir et ont tendance et développer plus de maladies. Ils participent d’ailleurs à la propagation des tiques susceptibles d’être porteuses de la maladie de Lyme. 

En outre, la Ville souligne qu’en 2022 et 2023, 86 accidents de la route impliquaient un cerf.

Pour faire face à ces enjeux, le déplacement des individus n’a pas été retenu comme étant une solution. 

«Cette option n’a pas été recommandée par le comité scientifique et technique ni par le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la faune et des parcs (MECLCCFP), notamment parce que la relocalisation comporte de nombreux risques, particulièrement lorsque les animaux doivent être déplacés sur de longues distances», peut-on lire dans le communiqué. 

«L’ampleur de l’effort requis nous mène à recommander l’utilisation de tireurs professionnels pour mener une opération efficace, sécuritaire et qui respecte les lignes directrices sur les soins et l’utilisation des animaux sauvages. Le comité insiste sur la nécessité de poursuivre l’acquisition de connaissances en continu pour favoriser le développement d’une stratégie d’intervention intégrée et durable», a expliqué Jean-Pierre Tremblay, professeur au département de biologie de l’Université Laval.

On se souvient qu’à Longueuil, un projet d’abattage similaire avait provoqué de vives réactions de la part de citoyens et d’organismes de défense des animaux qui s’y étaient fortement opposés. 

La Cour supérieure du Québec avait finalement tranché en faveur de l’administration municipale, autorisant l’opération d’abattage qui commencera également cet automne.