Mécontentement au PLQ: le président du conseil régional de Laval démissionne

QUÉBEC — Une autre tuile s’abat sur le Parti libéral du Québec (PLQ). Le président du conseil régional de Laval, Denis Piché, claque la porte en raison de la décision du parti d’élire son prochain chef en 2025 et d’exclure le député Frédéric Beauchemin. 

L’information, d’abord rapportée par «Le Journal de Québec», a été confirmée par La Presse Canadienne. 

Dans sa lettre de démission dont La Presse Canadienne a obtenu copie, M. Piché affirme que le temps où le PLQ avait la capacité d’assumer ses revers et ses défaites est révolu «et a fait place à une déconnexion qui perdure et dont les impacts négatifs sont aussi nombreux que graves». 

Il affirme que le PLQ a «atteint un point de rupture». 

«J’en veux aussi pour preuve (…) la récente décision de la direction d’ignorer la volonté nettement majoritaire (80 à 90 % selon les instances) des représentant.e.s du conseil de direction ainsi que des président.e.s d’association de tenir une course à la direction à l’automne de 2024», écrit-il dans sa missive. 

Lors de son conseil général de la fin de semaine dernière, le PLQ a annoncé que le nouveau chef serait élu au printemps 2025. À l’interne, plusieurs ont critiqué cette décision, affirmant qu’une course plus hâtive aurait été préférable. 

Le chef libéral intérimaire, Marc Tanguay, n’a pas semblé ébranlé par la démission de M. Piché. «C’est un choix personnel», a-t-il dit en point de presse mardi matin à l’Assemblée nationale. 

M. Tanguay a défendu la décision du parti d’élire le prochain chef libéral en 2025. «On a des décisions à prendre dans l’intérêt supérieur du parti et le dénominateur commun, c’est qu’il doit absolument y avoir une véritable course à la chefferie», a-t-il dit. 

Dans sa lettre, Denis Piché dénonce également «des comportements cavaliers à l’endroit de député.e.s qui ont fait l’objet de jugements expéditifs et sommaires avant d’être ostracisé.e.s». 

Rappelons que le député de Marguerite-Bourgeoys, Frédéric Beauchemin, a été exclu dans la foulée d’une plainte qui le vise pour harcèlement psychologique.  

La plainte a été déposée par la présidente de l’aile jeunesse du parti, Élyse Moisan. Elle allègue s’être sentie harcelée, intimidée et menacée par l’équipe de M. Beauchemin. Le principal intéressé a déjà affirmé qu’il n’avait rien à se reprocher dans cette affaire.

«Je pense que la décision concernant Fred Beauchemin était la bonne. Elle a été prise pour assurer la quiétude et la confidentialité des processus en cours», s’est défendu Marc Tanguay. 

Malgré son exclusion, le député de Marguerite-Bourgeoys était présent au conseil général de son parti. Frédéric Beauchemin est pour l’instant le seul à avoir démontré son intérêt à se lancer pour succéder à Dominique Anglade.