Les pêcheries tuent des milliers de saumons, épuisant la nourriture de 75 épaulards

VICTORIA — Un groupe de protection de la faune en Colombie-Britannique a affirmé que des dizaines de milliers de saumons chinook sont déversés par-dessus bord ou envoyés au compost par les pêcheries commerciales, ce qui met en péril la principale source de nourriture des épaulards résidents du sud, une espèce menacée. 

L’organisme Pacific Wild a affirmé avoir obtenu un récent rapport de Pêches et Océans Canada sur la pêche au chalut des poissons de fond qui montre que plus de 26 000 saumons chinook ont été capturés comme prises accessoires au cours des activités de pêche commerciale entre 2022 et 2023.

Selon cet organisme, le rapport a estimé que plus de 20 000 saumons chinook capturés dans les filets étaient morts, puis jetés par-dessus bord, tandis que 3700 autres étaient rejetés comme abats, déchets ou compost.

Sydney Dixon, spécialiste des espèces marines de Pacific Wild, a évalué que la quantité de prises collatérales de la pêche au chalut enregistrée par le ministère des Pêches était suffisante pour nourrir trois ou quatre épaulards résidents du sud pendant un an, sur une population totale de 75.

Le ministère des Pêches a affirmé dans un communiqué qu’il ne pouvait pas commenter son rapport sur les prises accessoires tant qu’il n’était pas rendu public, d’ici quelques jours.

Sydney Dixon a soutenu que les prises accessoires constituaient du «gaspillage épouvantable» pour cette espèce de saumon menacée ou en voie de disparition dans les eaux britanno-colombiennes et américaines, surtout à un moment où la survie des épaulards résidents du sud est en jeu.