Les fabricants de cosmétiques pourraient être obligés de divulguer les allergènes

Alisha Minielly a été complètement mystifiée lorsque des éruptions cutanées ont soudainement commencé à apparaître partout sur son corps, dont une qui est restée sur sa jambe gauche pendant six mois.

Elle a d’abord pensé que quelque chose clochait dans son maquillage ou son shampoing. Elle s’est donc mise à utiliser des produits étiquetés comme contenant des ingrédients «naturels», ce qui n’a rien changé. Pas plus qu’une crème prescrite par un médecin dans une clinique sans rendez-vous.

Un test épicutané, au cours duquel un dermatologue a placé de petites quantités de divers mélanges de parfums sur son dos, a révélé qu’elle était allergique à une longue liste de parfums courants utilisés dans des produits allant du nettoyant pour le visage au shampoing, en passant par le revitalisant et la teinture.

Les parfums ajoutent des senteurs florales, d’agrumes, boisées et autres, qui masquent les odeurs désagréables. Pour Mme Minielly, ils ont provoqué une dermatite de contact.

Cependant, découvrir la source du problème n’était que la pointe de l’iceberg pour Mme Minielly. Même après avoir évité tous les produits susceptibles de provoquer des éruptions cutanées, elle s’est rendu compte que le problème revenait quand elle passait du temps avec d’autres personnes qui avaient utilisé des produits contenant les ingrédients auxquels elle est allergique.

«Maintenant, tous mes amis proches et ma famille savent qu’il ne faut pas porter d’eau de Cologne ou de parfum. Ce n’est pas facile», raconte-t-elle.

Mme Minielly espère que les règlements proposés par Santé Canada pour obliger l’industrie des cosmétiques à divulguer 24 allergènes de parfum sur les étiquettes des produits apporteront un certain soulagement aux personnes comme elle.

L’agence mène actuellement une consultation en ligne, qui se terminera le 22 avril, à ce sujet. Une telle décision alignerait le Canada sur l’Union européenne, où ce règlement a été établi en 2005.

«Lorsque certains allergènes parfumés entrent en contact avec la peau, ils peuvent parfois provoquer des réactions allergiques, entraînant des irritations telles que des rougeurs ou des éruptions cutanées», explique Santé Canada dans un communiqué.

«Cette exigence permettrait aux consommateurs de connaître et d’éviter les produits contenant certains ingrédients parfumés auxquels ils pourraient être sensibles, afin de protéger leur santé.»

Mme Minielly est allergique à 13 des 24 parfums qui pourraient figurer sur les étiquettes en vertu des nouvelles règles. Elle estime que ce changement serait un bon début pour informer les gens sur ce à quoi ils s’exposent.

«Pour moi, ça devrait être un droit très fondamental, mais même pour les personnes qui ne sont pas allergiques, parce qu’elles peuvent aussi développer une allergie. Et même pour les personnes qui n’ont pas d’allergies, on parle d’un niveau de transparence de base», affirme-t-elle.

La porte-parole de l’Alliance de l’industrie cosmétique du Canada, Susan Nieuwhof, assure que l’organisation qui représente l’industrie des cosmétiques et des produits de soins personnels appuie la proposition du gouvernement fédéral.

Il est temps que la réglementation au Canada s’aligne sur celle d’autres pays, y compris l’Union européenne et les États-Unis, mentionne-t-elle.

«Les cosmétiques et les produits de soins personnels sont une industrie mondiale et, à ce titre, l’harmonisation des réglementations est importante pour nous pour simplifier le commerce et protéger les consommateurs.»

Santé Canada indique que les commentaires reçus pendant la période de consultation seront examinés et pris en compte avant que le projet de règlement ne soit finalisé.

L’industrie aurait deux ans pour divulguer les 24 allergènes de parfum sur les étiquettes.