Le nouveau logiciel pour les hélicoptères militaires n’est toujours pas déployé

HALIFAX — Un an après que des failles logicielles ont été confirmées comme étant la cause d’un accident d’hélicoptère militaire qui a tué six membres du personnel, le ministère de la Défense nationale affirme avoir trouvé une solution, mais travaille toujours sur un échéancier pour mener à bout les changements dans tous ses appareils.

Un examen de l’enquête sur la sécurité des vols publié en juin 2021 a révélé que les commandes du pilote automatique de l’hélicoptère CH-148 Cyclone avaient plongé l’avion dans la mer Ionienne, une partie de la mer Méditerranée, pendant que le pilote tentait de faire un virage brusque pour retourner au NCSM Fredericton, le 29 avril 2020.

Le pilote n’a pas pu reprendre le contrôle manuel de l’appareil avant que l’hélicoptère ne touche l’océan, tuant Matthew Cousins, Abbigail Cowbrough, Kevin Hagen, Brenden MacDonald, Maxime Miron-Morin et Matthew Pyke.

À la suite de la publication du rapport, la directrice du laboratoire sur les humains et l’autonomie de l’Université Duke, Mary Cummings, a affirmé en entrevue avec La Presse Canadienne que l’impossibilité pour le pilote de reprendre le contrôle à partir du logiciel automatisé était «un problème très grave» qui devait être résolu «immédiatement».

La semaine dernière, le ministère de la Défense nationale a refusé les demandes d’entrevue et a plutôt fourni une réponse par courriel aux questions de La Presse Canadienne sur les progrès de l’Aviation canadienne pour résoudre le problème logiciel.

La porte-parole du ministère, Jessica Lamirande, a assuré que Sikorsky, le constructeur de l’avion, ses sous-traitants et le ministère ont pris en compte les modifications proposées au logiciel de contrôle de vol, et a ajouté que Sikorsky et l’Aviation royale canadienne avaient effectué des tests de suivi.

«En conséquence, une solution technique qui répond aux recommandations du rapport d’enquête sur la sécurité des vols a été trouvée», a expliqué Mme Lamirande.

Le changement de logiciel «offrira une plus grande latitude pour manœuvrer l’avion en toute sécurité» si un pilote doit reprendre le contrôle manuel de l’appareil en situation d’urgence, comme cela s’est produit lors de l’accident de 2020.

La nouvelle version prévoit une «fonction de déconnexion automatique» du système de vol automatisé «en cas de condition dangereuse», a-t-elle écrit.

Le logiciel mis à jour comprendra également des améliorations visuelles des systèmes d’avertissement, y compris des changements de couleur, des textes modifiés et des lumières clignotantes.

«Maintenant que les exigences techniques ont été approuvées par toutes les parties, Sikorsky et ses sous-traitants travaillent pour déterminer le coût et le calendrier de modification de la flotte», a indiqué Mme Lamirande, ajoutant qu’une «proposition de mise en œuvre complète est attendue d’ici la fin de l’été 2022».