La Journée nationale de vérité et réconciliation sera fériée en Colombie-Britannique

VICTORIA — Le gouvernement de la Colombie-Britannique a présenté mardi un projet de loi visant à faire du 30 septembre un jour férié pour marquer la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation.

Le ministre du Travail de la province, Harry Bains, a expliqué lors du dépôt du projet de loi que l’ajout d’un jour férié officiel dans la province permettra d’organiser des événements de commémoration annuels similaires à ce qui se fait pour le jour du Souvenir.

La Colombie-Britannique emboîte donc le pas au gouvernement fédéral qui, en 2021, avait déclaré le 30 septembre comme jour férié national pour ses travailleurs.

«Je suis fier et humble de faire partie de ce que je considère être une étape historique en tant que Britanno-Colombien», a affirmé M. Bains lors d’une conférence de presse tenue après le dépôt du projet de loi.

«Cette journée offrira aux gens une occasion d’en apprendre plus sur notre histoire coloniale et son impact sur les communautés autochtones, a-t-il mentionné. Ce nouveau jour férié en Colombie-Britannique permettra à plus de gens de s’impliquer dans la réconciliation.»

Tous les travailleurs de la Colombie-Britannique seront couverts par la Loi sur les normes du travail de la province et auront droit à un jour de congé payé tous les 30 septembre.

Les entreprises, les travailleurs, les groupes autochtones et sociaux ont été consultés avant le dépôt du projet de loi, a assuré le ministre Bains.

En plus du gouvernement fédéral, l’Île-du-Prince-Édouard, les Territoires du Nord-Ouest, le Nunavut et le Yukon ont déjà désigné le 30 septembre comme jour férié. Le Nouveau-Brunswick a aussi fait de cette journée un jour férié provincial, mais il n’est pas obligatoire pour le secteur privé.

Réactions positives

La cheffe Rosanne Casimir, de la Première Nation Tk’emlups te Secwepemc, a souligné qu’après la découverte de centaines de sépultures anonymes sur les sites d’anciens pensionnats, il est important de prendre du temps pour se rappeler de l’histoire de ces enfants et du traitement qui leur a été réservé.

Mme Casimir était d’ailleurs celle qui avait annoncé, en mai 2021, la découverte de ce que l’on croit être les restes de plus de 200 enfants sur le site de l’ancien pensionnat de Kamloops.

«C’est la lourde vérité de notre histoire à laquelle nous devons faire face en tant que Britanno-Colombiens et en tant que Canadiens, a rappelé Mme Rankin. La réconciliation est un processus de guérison des relations. Elle nécessite de reconnaître publiquement la vérité, des excuses, ainsi qu’une commémoration qui cherche à réparer les torts du passé.»

De son côté, le grand chef Stewart Phillip, qui est le président de l’Association des chefs autochtones de la Colombie-Britannique, a mentionné que l’ajout d’un jour férié officiel était le bienvenu.

«Pour que cette journée ait réellement un sens, il faut qu’on lui offre des circonstances appropriées pour la guérison et le changement», a-t-il soutenu par voie de communiqué.

Le projet de loi devra être adopté pour officialiser le tout, mais le premier ministre David Eby soutient déjà que son gouvernement pose un geste important en faveur de la réconciliation.