La GRC assouplit sa politique sur la consommation de cannabis par ses agents

OTTAWA — La GRC a assoupli sa politique sur la consommation de cannabis par ses agents. Elle exige simplement qu’ils soient sobres lorsqu’ils prennent leur service.

Cette politique remplace celle mise en place en 2018 qui interdisait aux agents de première ligne et à plusieurs autres employés occupant des postes critiques en matière de sécurité de consommer des produits du cannabis pendant les quatre semaines précédant le retour à leur poste.

Cette modification, qui est entrée en vigueur le 10 janvier, permet à la GRC d’adopter une politique semblable à celle de nombreux corps policiers au pays.

La Fédération de la police nationale (FPN), qui représente près de 20 000 membres de la GRC, s’est félicitée de la décision. Elle soutient que la politique précédente ne cadrait pas à ce qu’il existait déjà dans les autres corps policiers.

Le président du syndicat, Brian Sauvé, a souligné que les comités de la FPN recommandaient depuis 2020 un nouvel examen de la politique.

La GRC avait reconnu l’été dernier que la politique de 2018 faisait l’objet d’une révision, mais qu’aucune décision définitive n’avait alors été prise.

Au printemps de 2023, une note présentée au commissaire de la GRC Michael Duheme, recommandait une période d’abstinence de 24 heures avant l’entrée en service. La note comprenait quelques exceptions.

«Les organisations policières qui avaient autrefois une politique de tolérance zéro ou prônait une abstinence de 28 jours avant l’entrée en fonction, demandent aujourd’hui une abstinence de 24 heures ou que les agents soient tout simplement aptes à remplir leurs fonctions», pouvait-on lire dans la note obtenue l’an dernier par La Presse Canadienne grâce à la Loi d’accès à l’information.

Le syndicat avait informé la direction que la consommation du cannabis à des fins récréatives était l’un des sujets les plus abordés lors des séances de recrutement.

Selon la nouvelle politique, tous les employés de la GRC doivent être aptes à remplir leurs fonctions lorsqu’ils se présentent au travail, ce qui signifie notamment qu’ils ne doivent pas avoir les facultés affaiblies par l’alcool ou la drogue. 

«La consommation de substances peut avoir des effets négatifs sur le rendement, la conduite, le bien-être et le milieu de travail de l’intéressé et des autres, et elle peut compromettre la sécurité des services policiers», prévient la GRC dans sa politique publiée le 11 janvier sur son site internet.

La politique signale que le risque d’altération de la conscience à la suite de consommation de substance comme le cannabis varie selon les traits caractéristiques de l’intéressé, ses habitudes de consommation et la qualité du produit consommé.

«De sorte qu’il peut se révéler différent d’un consommateur à un autre et d’une consommation à une autre. Le moyen le plus sûr d’éviter tout risque pour la sécurité consiste à s’abstenir d’en consommer.»

La GRC dit avoir examiné tous les aspects de ses activités avant de mettre en place sa nouvelle politique.

«Nombreux sont les membres de la GRC qui évoluent dans un environnement opérationnel unique et qui, jouant le rôle de premiers intervenants en milieu rural et dans des secteurs isolés aux quatre coins du pays, peuvent en tout temps être appelés à rentrer au travail.»

La GRC ne formulera pas d’autres commentaires sur sa nouvelle politique.

Dans sa déclaration, Brian Sauvé mentionne que la politique exclut les plongeurs et les pilotes qui doivent respecter les obligations de leur organisation professionnelle respective.