La biopharmaceutique de Québec Medicago cessera ses activités

MONTRÉAL — La société mère de Medicago annonce la cessation des activités de la biopharmaceutique de Québec qui avait développé un vaccin contre la COVID-19.

Le groupe chimique japonais Mitsubishi Chemical dit, jeudi, par communiqué, avoir décidé de ne pas poursuivre la commercialisation du vaccin Covifenz, homologué par Santé Canada en février 2022 pour les adultes de 18 à 64 ans.

«Depuis (l’autorisation au Canada), l’entreprise se préparait à la transition vers une production commerciale, a indiqué le groupe. Cependant, au vu des changements importants qui se sont produits sur la scène vaccinale contre la COVID-19 depuis l’autorisation du Covifenz et à la suite d’une analyse complète de la demande actuelle à l’échelle mondiale, du contexte économique en ce qui concerne les vaccins contre la COVID-19 et des défis auxquels Medicago est confrontée dans sa transition vers une production commerciale, le groupe a décidé de ne pas poursuivre la commercialisation.»

Mitsubishi Chemical a aussi jugé qu’il n’était pas «viable» de continuer à investir dans la commercialisation des produits de développement de Medicago.

«(Le groupe) a donc choisi de mettre fin à toutes ses activités avec Medicago et de procéder à une dissolution ordonnée de ses affaires commerciales et de ses activités», affirme-t-on.

La classe politique n’a pas tardé à réagir à l’annonce de la société mère. Le cabinet du ministre québécois de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, a indiqué travailler «avec le gouvernement fédéral et Mitsubishi pour trouver un repreneur». 

«La technologie développée par Medicago est importante pour le secteur des sciences de la vie et nous allons travailler avec nos partenaires pour garder l’expertise et les travailleurs au Québec», a mentionné l’attaché de presse du ministre dans une déclaration écrite jeudi soir.

Il a précisé que le prêt consenti à Medicago sera repayé. En mai 2015, Québec et Ottawa ont annoncé l’attribution de prêts de 60 M$ et de 8 M$, respectivement, pour la construction d’un complexe, situé dans la Capitale-Nationale, regroupant le siège social de l’entreprise, ses activités de recherche et de développement, ainsi qu’une usine pilote et une usine commerciale de production de doses de vaccin. 

La contribution de la Ville de Québec au projet s’élevait à 6,5 M$. Le maire Bruno Marchand a dit trouver dommage de voir «un fleuron qui s’envole». 

«Mes pensées sont avec les familles qui ont appris une bien triste nouvelle aujourd’hui. Il faut se retrousser les manches pour conserver, à Québec, toute cette expertise dans le domaine de l’innovation en santé. Absolument!», a-t-il commenté dans un gazouillis sur Twitter. 

En mai dernier, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait rejeté le vaccin de la biopharmaceutique de Québec contre la COVID-19, qui utilise des plantes dans son procédé de fabrication. La raison du refus était la présence du cigarettier Philip Morris à titre d’actionnaire minoritaire de la société, une décision liée à une politique de l’agence onusienne adoptée en 2005.