Géniteurs de 600 enfants: un cas de «santé publique», dit le ministre Dubé

QUÉBEC — Le ministre de la Santé, Christian Dubé, se dit préoccupé par les révélations de Noovo au sujet de trois donneurs de sperme issus de la même famille qui seraient les géniteurs d’au moins 600 enfants. Il s’agit d’un «cas de santé publique», selon lui. 

«Je pense que ça inquiète surtout les parents qui ont utilisé le service de procréation, de savoir:  »est-ce que mon garçon ou ma fille pourrait être en contact avec un des autres enfants? » C’est ça qui est préoccupant en termes de santé publique», a-t-il dit en mêlée de presse mardi à l’Assemblée nationale.

Le ministre indique qu’il va rencontrer le directeur national de santé publique du Québec, le Dr Luc Boileau, mercredi, afin de voir ce qui peut être fait. «On va trouver des solutions», assure M. Dubé, évoquant l’idée d’une «réaction réglementaire». 

«Il ne faut pas que ce soit le Far West»

Le Parti libéral et le Parti québécois réclament plus d’encadrement au sujet des dons de sperme. 

«C’est excessivement préoccupant. (…) Qu’en est-il des risques par rapport à certaines maladies? La consanguinité également. Il ne faut pas que ce soit le Far West. Ça prend un encadrement le plus rapidement possible», a lancé le chef libéral intérimaire, Marc Tanguay. 

«C’est très grave. Ce qui fait en sorte qu’il y a des milliers de personnes touchées au Québec, quand on compte les familles, et qui s’inquiètent. Comment trois personnes ont pu faire une telle chose? Comment ils ont pu aller dans les banques de sperme? Comment ils ont pu faire autant de dons et parfois à travers internet? C’est stupéfiant. Donc, limiter le nombre de dons», a dit le péquiste Pascal Bérubé. 

«Nous sommes préoccupés par les révélations sur les donneurs de sperme et les effets que ça pourrait avoir sur les enfants touchés, dont les impacts génétiques. Il faut que le ministre Dubé se penche rapidement sur la question et s’assure que les familles aient accès à des ressources appropriées. Nous considérons nous aussi qu’il s’agit d’un problème de santé publique et nous offrons notre collaboration au ministre pour amener la meilleure solution», a pour sa part indiqué par écrit le député solidaire Vincent Marissal.