Financement de la santé: des premiers ministres de provinces sont optimistes

OTTAWA — Certains premiers ministres provinciaux du Canada ont exprimé de l’optimisme quant à la conclusion d’un accord amélioré de financement national des soins de santé avec le gouvernement du Canada, à quelques jours de leur réunion de mardi prochain avec le premier ministre Justin Trudeau.

Déjà, le chef du gouvernement du Québec, François Legault, a dit qu’il attendait avec impatience le début des pourparlers. « Nous espérons avoir de bonnes nouvelles », a-t-il dit.

La semaine dernière, M. Legault a affirmé : ‘’Nous, on a déjà un plan santé. On a besoin du fédéral pas pour refaire le plan, mais pour aider à financer ce plan-là (…) sans condition ».

Le premier ministre de la Colombie-Britannique, David Eby, a affirmé mercredi à Ottawa qu’il croyait que le gouvernement fédéral présenterait aux provinces et aux territoires les détails d’un accord de transfert en matière de santé qui pourrait mener à un accord national, mais il était ouvert à des discussions parallèles spécifiques à la Colombie-Britannique.

Celles-ci pourraient inclure des discussions sur les programmes de traitement de la santé mentale et des dépendances, l’augmentation du nombre de médecins de famille et l’expansion des soins à domicile.

« Nous parlerons d’un financement de base pour les provinces, mais avec la possibilité pour les provinces d’avoir des discussions avec le gouvernement fédéral sur les principaux domaines de priorité provinciale », a-t-il précisé en conférence de presse. «Je suis convaincu que les priorités de la Colombie-Britannique ne sont pas nécessairement les mêmes que celles du Québec, de la Nouvelle-Écosse ou de Terre-Neuve-et-Labrador.»

Le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, a également déclaré mercredi qu’il espérait que les provinces pourraient conclure un accord sur les soins de santé avec le gouvernement fédéral après la rencontre de mardi prochain avec le premier ministre. Le mois dernier, M. Ford a déclaré que les provinces ne signeraient pas d’accords individuels avec le gouvernement fédéral.

Les premiers ministres et les ministres de la Santé de tout le pays ont demandé à Ottawa d’augmenter sa part des coûts des soins de santé à 35 %, contre 22 % actuellement. Justin Trudeau a répété que le financement serait assorti de conditions, notamment le partage de données sur la santé et de résultats pour constituer une base de données nationale.

Mercredi, le premier ministre Eby a déclaré que M. Trudeau ne lui avait pas fourni de détails financiers sur le financement de la santé lors d’une réunion de 45 minutes qu’il venait d’avoir avec lui. « Il a dit qu’il présenterait une proposition très claire et compréhensible pour les premiers ministres ».

Mercredi, Doug Ford a fait écho aux récents commentaires du premier ministre Trudeau selon lesquels aucun accord ne serait signé lors de la réunion du 7 février. « Mais nous devrions conclure un accord peu de temps après », a-t-il ajouté. « Nous ne pouvons pas continuer à faire traîner ça alors que nous ressentons tous une pression sur les soins de santé ».

Doug Ford souhaite utiliser un financement fédéral accru pour embaucher plus d’infirmières et de médecins, de même que pour aider à lutter contre l’arriéré chirurgical.

Le premier ministre du Nouveau-Brunswick, Blaine Higgs, a aussi fait part de son optimisme afin que les provinces et le gouvernement fédéral parviennent à un accord. À son avis, les normes de soins de santé devraient être comparées entre les provinces afin qu’elles apprennent les unes des autres sur ce qui fonctionne le mieux.

« Je pense qu’il est important que nous puissions nous mettre d’accord et je pense qu’il n’est pas difficile de s’entendre sur des normes », a ajouté le premier ministre Higgs lors d’une conférence de presse. 

Mais selon lui, le gouvernement fédéral ne doit pas dicter aux provinces comment atteindre des normes de soins de santé comparables. « Je pense qu’on devrait se mettre d’accord sur l’accès aux soins primaires et sur des échéanciers qui sont des normes au Canada’’.