Doug Ford exhorte les travailleurs de l’éducation à ne pas faire la grève

HAMILTON — Le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, a envoyé jeudi un message aux travailleurs de l’éducation qui ont voté en faveur d’une grève: «Ne me forcez pas la main.»

Le Syndicat canadien de la fonction publique a annoncé plus tôt cette semaine que ses membres, dont des éducateurs de la petite enfance, des préposés à l’entretien et du personnel administratif, ont voté à 96,5 % en faveur d’une grève.

Lors d’une conférence de presse, jeudi, des journalistes ont demandé à M. Ford si le gouvernement comptait adopter une loi pour forcer les employés qui décideraient de débrayer à revenir au travail. Le premier ministre a répondu qu’il ne «fléchirait» pas sur le fait de vouloir garder les salles de classe ouvertes et exemptes de perturbations.

«Aux syndicats: s’il vous plaît, ne faites pas grève. Ne me forcez pas la main, a affirmé M. Ford. Je suis un partisan de la négociation, mais ne faites pas la grève.»

Le SCFP représente les travailleurs de l’éducation et le personnel de soutien scolaire, et non les enseignants. Ses membres comprennent des aides-enseignants, des éducateurs de la petite enfance, des employés de bibliothèque, des concierges, des travailleurs sociaux et des adjoints administratifs, entre autres.

Les 55 000 travailleurs de l’éducation du SCFP n’ont jamais tous été en grève en même temps au sujet de la convention collective centrale, a rappelé le syndicat, bien que certaines sections locales aient déclenché des grèves dans le passé.

Le syndicat n’a pas précisé à quoi ressemblerait une grève de tous ses membres, si elle avait lieu. Les précédentes actions syndicales dans le secteur de l’éducation ont pris la forme de grèves du zèle, de grèves continues ou intermittentes et d’un retrait complet des services.

M. Ford a toutefois nuancé que ses propos ne représentaient pas une menace pour les travailleurs de l’éducation.

«Ce que j’ai dit, c’est s’il vous plaît, et je vous en supplie, ne faites pas grève», a-t-il précisé.

Le premier ministre a expliqué que les parents et les enfants avaient traversé beaucoup d’épreuves au cours des deux dernières années, lorsque la province a fermé les écoles pendant de longues périodes en raison de la pandémie.

«Ce sur quoi nous nous concentrons, c’est de nous assurer que les élèves sont dans les salles de classe», a-t-il mentionné.

Le SCFP devait négocier jeudi et vendredi avec le gouvernement. Le syndicat a indiqué que les deux jours de pourparlers seraient essentiels pour déterminer les prochaines étapes.

Des propositions raisonnables, dit le syndicat

La présidente du Conseil des syndicats des conseils scolaires de l’Ontario du SCFP, Laura Walton, a souligné jeudi dans un communiqué que les propositions du syndicat sont raisonnables, nécessaires et abordables, et que M. Ford pourrait se permettre de les accepter dès aujourd’hui.

«S’il le fait, les travailleurs de l’éducation les moins bien payés, qui ne gagnent en moyenne que 39 000 $ par an, n’auront pas à faire la grève pour joindre les deux bouts et pour défendre les services aux étudiants contre les coupures», a-t-elle écrit.

Le gouvernement a offert des augmentations de 2 % par année pour les travailleurs gagnant moins de 40 000 $ annuellement et de 1,25 % pour tous les autres travailleurs, tandis que le SCFP vise des augmentations annuelles de 11,7 %.

Le SCFP a noté que l’offre du gouvernement équivalait à 800 $ de plus par année pour le travailleur moyen.

Le gouvernement a dévoilé que le SCFP souhaitait aussi obtenir cinq jours supplémentaires payés avant le début de l’année scolaire, une augmentation de la rémunération des heures supplémentaires et 30 minutes de temps de préparation rémunéré chaque jour.

Les quatre principaux syndicats d’enseignants sont également à diverses étapes de négociation après l’expiration des conventions collectives, le 31 août, mais aucun n’a tenu de vote de grève jusqu’à présent.