Des employés de l’Institut Philippe-Pinel votent en faveur de moyens de pression

MONTRÉAL — Des employés de l’Institut national de psychiatrie légale Philippe-Pinel ont voté en faveur de moyens de pression pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée.

C’est ce qu’a fait savoir samedi le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) qui représente le personnel professionnel de l’institut, soit 111 personnes.

Même s’il ne fait pas partie du front commun — qui est formé des membres de la CSN, de la CSQ, de l’APTS et de la FTQ — le SPGQ négocie aussi avec le gouvernement Legault dans le cadre du renouvellement des conventions collectives du secteur public.

Il est donc soumis à la même offre salariale provenant de la partie patronale, c’est-à-dire 10,3 % d’augmentation sur cinq ans, en plus d’un montant forfaitaire unique de 1000 $ la première année. 

Selon le président du SPGQ, Guillaume Bouvrette, cette offre n’est pas suffisante pour convaincre les jeunes professionnels de choisir l’Institut Philippe-Pinel et d’y rester. Actuellement, l’Institut sert toujours de «club-école» pour d’autres institutions, a-t-il déploré en entrevue avec La Presse Canadienne.

«Les gens sortent de l’université, entrent en emploi, vont prendre de l’expérience et quittent pour une rémunération significativement supérieure ailleurs», a expliqué M. Bouvrette.

«C’est tellement long avant de progresser dans les échelles salariales et d’avoir un revenu à la hauteur de l’expertise que les jeunes, principalement, quittent pour aller ailleurs», a-t-il ajouté.

De son côté, le syndicat réclame des augmentations salariales minimales de 17,5 % sur trois ans pour protéger le pouvoir d’achat de ses membres et réduire l’écart salarial avec d’autres secteurs.

Aux dires de M. Bouvrette, le contexte économique actuel fait en sorte que certains professionnels de l’Institut Philippe-Pinel n’ont d’autre choix que d’occuper un deuxième emploi «pour arriver à joindre les deux bouts».

«On connaît le coût de la vie dans la région de Montréal, c’est particulièrement criant», a-t-il soulevé.

Pour le moment, les syndiqués exercent des moyens de pression «légers». Ils font donc la promotion du cœur bleu, symbole de l’appui envers le secteur public, et utilisent des arrière-plans virtuels appelant à de meilleures conditions de travail lors de visioconférences.

Le mandat de grève dont ils viennent de se doter pourrait aller jusqu’à la grève générale illimitée, mais l’objectif n’est pas de déclencher immédiatement une grève sur une longue période, a précisé M. Bouvrette. Également, en cas de grève, des services essentiels seront maintenus.

Les négociations entre le syndicat et l’employeur sont toujours en cours dans ce dossier.