Décès de deux pompiers à Saint-Urbain: la CNESST conclut à un manque de formation

MONTRÉAL — Le décès de deux pompiers de Saint-Urbain, le 1er mai 2023, dans le contexte d’une inondation dans la région de Baie-Saint-Paul, résulte de plusieurs facteurs, dont un manque de formation et d’équipement, conclut la CNESST.

Dans son rapport publié jeudi, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) identifie plusieurs causes à cet accident.

La rivière du Gouffre avait alors débordé, en inondant plusieurs secteurs de la paroisse Saint-Urbain, relate-t-on dans le rapport. Les deux pompiers tentaient d’intervenir près d’une résidence enclavée par un champ inondé.

Dans le cadre de leur intervention, les pompiers s’étaient déplacés dans un véhicule amphibie muni de chenilles et d’un moteur hors-bord.

À mi-chemin du trajet, le véhicule s’était mis à dériver et avait été emporté par le courant. Il avait été coincé contre un arbre. La disparition des deux pompiers avait été signalée par la suite.

«L’absence de formation pour effectuer des travaux à proximité et au-dessus de l’eau expose les pompiers à un danger de noyade, alors qu’ils ne disposent pas des compétences, des connaissances et des équipements nécessaires», conclut notamment la CNESST.

Elle relève également des lacunes au niveau de la gestion de l’intervention.

«L’absence de planification des mesures de prévention pour gérer les situations d’inondation mène à une gestion déficiente de l’intervention, menant à la noyade de deux pompiers», conclut encore la CNESST.

Elle note également une utilisation inappropriée du véhicule amphibie muni de chenilles et d’un moteur hors-bord dans un champ inondé, ce qui a mené à la dérive.

Plusieurs recommandations ont donc été adressées à l’École nationale des pompiers, au ministère de l’Éducation, au ministère de la Sécurité publique, à l’Union des municipalités du Québec et à la Fédération québécoise des municipalités.

Entre autres, à l’École nationale des pompiers, elle recommande «d’aborder les interventions à proximité de l’eau dans les cursus de formation obligatoires en sécurité incendie, en intégrant les notions de sécurité lors d’interventions effectuées à proximité de l’eau aux formations pompier I et pompier II, en intégrant les notions reliées à la gestion d’une intervention à proximité de l’eau ou en contexte d’inondation aux formations officier I, officier I et officier non urbain».