C.-B.: L’ex-femme d’un combattant de l’État islamique sous ordonnance de la cour

CHILLIWACK, C.-B. — Un juge a imposé une obligation de ne pas troubler l’ordre public en matière de terrorisme à une femme de la Colombie-Britannique qui a été rapatriée au Canada l’année dernière, depuis un camp de prisonniers syriens après avoir épousé un combattant de l’État islamique.

La juge Kristen Mundstock, de la cour provinciale de Chilliwack, a déclaré que Kimberly Polman devait respecter plusieurs conditions pendant sa libération sous caution, notamment se présenter à un agent de libération conditionnelle, rester à son adresse actuelle à Squamish, en Colombie-Britannique, porter un équipement de surveillance électronique et ne pas quitter la province.

L’ordonnance comprend également des conditions selon lesquelles Mme Polman n’aura aucun contact avec plusieurs personnes, y compris son ex-mari, qu’elle n’aura pas accès à la conduite d’un véhicule à l’exception d’un vélo électrique et qu’elle ne communiquera pas avec toute personne soupçonnée d’être impliquée dans le terrorisme.

«Vous ne devez posséder aucun couteau ou tout autre instrument à lame tranchante utilisé, conçu pour être utilisé ou destiné à être utilisé pour couper des objets», indique l’ordonnance à propos d’une autre condition à laquelle Mme Polman est confrontée. «Les exceptions sont: A. Vous pouvez posséder un couteau lorsque vous préparez et mangez de la nourriture. B. Vous pouvez posséder ces objets à l’intérieur de l’endroit où vous vivez et dormez régulièrement.»

«Vous ne devez posséder aucune information, électronique ou autre, expliquant comment fabriquer ou utiliser une substance explosive», poursuit l’ordonnance, qui entre en vigueur mardi et durera huit mois.

Mme Polman et une autre femme ont été renvoyées au Canada en octobre 2022, depuis le camp de détention en Syrie qui abrite principalement des femmes et des enfants qui ont été arrêtés après la chute de l’État islamique extrémiste en Irak et au Levant, un groupe dissident d’Al-Qaïda.

Elle a été arrêtée à son retour au Canada, mais elle avait été libérée sous caution en attendant la décision relative à la caution, dont le non-respect pourrait entraîner une peine de prison.

Oumaima Chouay, revenue au Canada en même temps que Mme Polman, a été libérée sous caution en janvier au Québec, après avoir été accusée d’avoir quitté le pays pour participer à l’activité d’un groupe terroriste, de fourniture de biens ou de services à des fins terroristes et de complot en vue de participer à l’activité d’un groupe terroriste.

Le retour de Mmes Polman et Chouay a été organisé par Affaires mondiales Canada, avec l’aide de l’Administration autonome du nord et de l’est de la Syrie et des États-Unis.

Quatre autres femmes canadiennes et dix enfants ont atterri à Montréal en avril après avoir été détenus pendant des années dans un camp de prisonniers en Syrie. Trois des femmes ont été arrêtées à leur arrivée, tandis que la quatrième n’a pas été arrêtée.

En avril, environ 10 000 détenus dans les camps syriens étaient des ressortissants étrangers originaires de plus de 60 pays, et les forces kurdes qui contrôlent la région où se trouvent les camps ont demandé à ces pays de rapatrier leurs citoyens.