Les républicains de la Chambre des représentants plaident pour destituer Joe Biden

WASHINGTON — Les républicains de la Chambre des représentants des États-Unis ont donné le coup d’envoi jeudi à leur procédure de destitution contre le président Joe Biden, affirmant qu’ils ont l’intention de le forcer à «rendre des comptes».

Les présidents des différents comités impliqués dans la procédure ont profité de l’audience d’ouverture pour examiner les questions constitutionnelles et juridiques en jeu.

Le représentant républicain du Kentucky James Comer, qui préside le comité de la surveillance, a soutenu que les législateurs disposent d’une «montagne de preuves» qui montreront que M. Biden «a abusé de sa fonction pour obtenir des gains financiers pour sa famille».

Cette audience d’ouverture est survenue alors que les républicains de la Chambre des représentants sont confrontés à de la réticence dans leurs propres rangs à l’égard d’une enquête en destitution visant M. Biden.

Cette résistance est encore plus profonde au Sénat, où les élus républicains s’inquiètent des ramifications politiques entourant la procédure et reconnaissent que la possibilité de voir M. Biden être condamné et destitué est presque nulle.

La procédure survient aussi à un moment crucial pour l’administration américaine, alors que le gouvernement pourrait se retrouver paralysé si un accord sur le financement n’est pas trouvé rapidement.

Au début de l’audience, jeudi, les démocrates ont d’ailleurs affiché un écran indiquant le nombre de jours, d’heures et de minutes restantes avant la paralysie du gouvernement, alors que le Congrès peine à s’approcher d’une entente avant la date limite de samedi.

«Nous sommes à 62 heures de la fermeture du gouvernement des États-Unis d’Amérique et les républicains lancent une campagne de destitution, basée sur un mensonge longtemps démystifié et discrédité», a dénoncé le représentant Jamie Raskin, le plus haut démocrate au sein du comité de surveillance.

M. Raskin a aussi remis en question la légitimité de l’audience, puisque la Chambre des représentants n’a pas voté pour lancer officiellement l’enquête de mise en accusation.

Il a fait valoir que les républicains ressassent des allégations vieilles de cinq ans soulevées par Donald Trump, qui est le principal rival de M. Biden en vue des élections de 2024, lors de la procédure de destitution qui a visé l’ancien président en 2019.

«Ils n’ont pas la moindre preuve contre le président Biden pour une infraction passible de destitution», a-t-il tranché.

Le fils de Joe Biden au cœur de l’affaire

Les républicains enquêtent sur Hunter Biden depuis des années, remontant au temps où son père était vice-président.

Si des questions ont déjà été soulevées quant à l’éthique des affaires internationales de la famille, aucune preuve jusqu’à présent n’a permis de démontrer que le président, dans ses fonctions actuelles ou comme vice-président, a abusé de son rôle, accepté des pots-de-vin ou les deux.

À l’approche de l’audience, les républicains ont dévoilé une série de nouveaux documents et relevés bancaires détaillant les virements électroniques d’un homme d’affaires chinois à Hunter Biden en 2019. Hunter Biden avait indiqué l’adresse de son père sur le formulaire de virement bancaire, ce qui, selon les républicains, tisse un lien clair avec le président.

L’avocat d’Hunter Biden, Abbe Lowell, a cependant expliqué que l’adresse figurant sur le virement bancaire — qui, selon lui, était un prêt — correspondait au domicile du président dans le Delaware, car c’était l’adresse figurant sur le permis de conduire d’Hunter Biden et «sa seule adresse permanente à l’époque».

«Une fois de plus, le représentant Comer colporte des mensonges pour étayer une prémisse — certains actes répréhensibles d’Hunter Biden ou de sa famille — qui s’évapore dans les airs au moment où les faits sont révélés», a affirmé Me Lowell par écrit.

La Maison-Blanche a publié un communiqué dans laquelle elle a mentionné que rien ne peut détourner l’attention de sur l’incapacité des républicains à gouverner avant une paralysie de l’appareil gouvernemental.

L’audience de jeudi devrait être la première d’une longue série, alors que les républicains de la Chambre des représentants examinent comment cette enquête se terminera et s’ils continueront ou non à poursuivre les articles de mise en accusation contre le président.