Le séisme en Turquie et en Syrie a fait plus de 11 000 morts

GAZIANTEP, Turquie — Des équipes de secours sont toujours à pied d’œuvre en Turquie et en Syrie afin de retirer d’autres corps des décombres de milliers de bâtiments effondrés à la suite du tremblement de terre dévastateur. Le nombre de morts s’est élevé mercredi à plus de 11 000, faisant de ce séisme le plus meurtrier depuis plus d’une décennie.

L’agence turque de gestion des catastrophes a déclaré que le nombre de décès dans le pays était passé à 8500.

Le bilan dans les zones contrôlées par le gouvernement syrien surpasse 1200 morts et 2000 blessés, selon le ministère de la Santé. Au moins 1400 personnes sont mortes dans le nord-ouest tenu par les rebelles, selon les premiers intervenants bénévoles connus sous le nom de Casques blancs, avec plus de 2 600 blessés.

Le bilan de la catastrophe a dépassé les 8800 morts du tremblement de terre de magnitude 7,8 au Népal en 2015.

Alors que le gouvernement turc appelait à envoyer davantage d’aide dans la zone sinistrée, le président Recep Tayyip Erdogan devait se rendre mercredi dans la ville de Pazarcik, l’épicentre du séisme, et dans la province la plus touchée de Hatay.

La Turquie compte maintenant quelque 60 000 membres du personnel humanitaire dans la zone touchée par le séisme, mais avec la dévastation si généralisée, beaucoup attendent toujours de l’aide.

Près de deux jours après que le séisme de magnitude 7,8 a frappé le sud-est de la Turquie et le nord de la Syrie, les sauveteurs ont sorti un garçon de 3 ans, Arif Kaan, des décombres d’un immeuble effondré à Kahramanmaras, une ville non loin de l’épicentre.

Avec le bas du corps du garçon coincé sous des dalles de béton et des barres d’armature tordues, les équipes d’urgence ont posé une couverture sur son torse pour le protéger des températures sous le point de congélation tout en coupant soigneusement les débris loin de lui, conscients de la possibilité de déclencher un autre effondrement.

Le père du garçon, Ertugrul Kisi, qui avait lui-même été secouru plus tôt, sanglotait alors que son fils était libéré et chargé dans une ambulance.

«Pour l’instant, le nom de l’espoir à Kahramanmaras est Arif Kaan», a proclamé un journaliste de la télévision turque alors que le sauvetage était diffusé dans le pays. 

Des équipes de recherche de plus d’une vingtaine de pays ont rejoint le personnel d’urgence turc et les promesses d’aide ont afflué.

Le président Erdogan a déclaré que 13 millions des 85 millions d’habitants du pays étaient touchés et il a déclaré l’état d’urgence dans 10 provinces. Plus de 8000 personnes ont été extraites des décombres en Turquie et quelque 380 000 se sont réfugiées dans des abris ou des hôtels gouvernementaux, ont indiqué les autorités.

En plus des milliers de morts en Turquie, 40 910 autres ont été blessés.

La région se trouve au sommet de lignes de faille majeures et est fréquemment secouée par des tremblements de terre. Quelque 18 000 personnes ont été tuées dans des tremblements de terre tout aussi puissants qui ont frappé le nord-ouest de la Turquie en 1999.

En Syrie, la secousse a renversé des milliers de bâtiments et a aggravé la misère dans une région ravagée par la guerre civile depuis 12 ans et la crise des réfugiés.

La Turquie abrite des millions de réfugiés de la guerre. La zone touchée en Syrie est divisée entre le territoire contrôlé par le gouvernement et la dernière enclave de l’opposition du pays, où des millions de personnes dépendent de l’aide humanitaire.

En Syrie, les efforts d’aide ont été entravés par la guerre en cours et l’isolement de la région tenue par les rebelles le long de la frontière, qui est entourée par les forces gouvernementales soutenues par la Russie. La Syrie elle-même est un paria international sous les sanctions occidentales liées à la guerre.

L’ONU a déclaré qu’elle «explorait toutes les voies» pour approvisionner le nord-ouest tenu par les rebelles.

Jusqu’à 23 millions de personnes pourraient être touchées par le séisme en Turquie et en Syrie, selon Adelheid Marschang, responsable des urgences à l’Organisation mondiale de la santé.