Donald Trump sera retiré des bulletins de vote pour les primaires dans le Maine

PORTLAND, Maine — L’ancien président américain Donald Trump ne pourra pas être candidat lors des primaires républicaines qui auront lieu l’année prochaine dans le Maine en prévision de l’élection présidentielle de 2024.

C’est ce qu’a tranché jeudi la secrétaire d’État du Maine, Shenna Bellows, quelques jours après que la Cour suprême du Colorado a aussi jugé que M. Trump est inéligible aux primaires républicaines dans cet état en vertu de l’article 3 du 14e amendement de la Constitution américaine.

Or, la décision de Mme Bellows a immédiatement été suspendue, jeudi, jusqu’à ce que la Cour suprême des États-Unis détermine une fois pour toutes si M. Trump peut encore se présenter à la présidence.

L’équipe juridique de M. Trump a aussi annoncé qu’elle ferait appel de la décision de Mme Bellows devant les tribunaux du Maine, de sorte que Mme Bellows a suspendu sa décision jusqu’à ce que le système judiciaire se prononce sur l’affaire.

Mme Bellows a constaté que M. Trump ne peut plus se présenter comme candidat à la présidence en raison de son rôle lors de l’assaut qui a eu lieu au Capitole américain le 6 janvier 2021.

À son avis, l’implication de M. Trump dans cet événement fait en sorte qu’il contrevient à l’article 3 du 14e amendement de la Constitution, qui stipule que les personnes qui «se sont engagées dans une insurrection» ne peuvent pas occuper le fauteuil du président.

Tentative de vol

Mme Bellows a pris cette décision après que certains résidents de l’État, dont un groupe bipartisan d’anciens législateurs, ont contesté la présence de M. Trump sur les bulletins de vote.

«Je n’arrive pas à cette conclusion à la légère», a écrit Mme Bellows dans sa décision qui s’étale sur 34 pages.

«Je suis consciente qu’aucun secrétaire d’État n’a jamais privé un candidat présidentiel de l’accès au scrutin en vertu de l’article 3 du 14e amendement. Cependant, je suis également consciente qu’aucun candidat à la présidentielle ne s’est jamais engagé dans une insurrection.»

Le camp Trump a immédiatement critiqué cette décision.

«Nous assistons en direct à une tentative de vol d’une élection et à la privation du droit de vote de l’électeur américain», a plaidé le porte-parole de la campagne de M. Trump, Steven Cheung, dans un communiqué.

Appels à l’intervention de la Cour suprême

La situation qui s’est déroulée jeudi illustre la nécessité que la Cour suprême des États-Unis se penche sur ce dossier et décide jusqu’où peuvent aller les États dans l’application de l’article 3, selon l’avocat Rick Hasen.

«Il est clair que des décisions comme celle-là vont continuer à apparaître et que des décisions incohérentes seront prises jusqu’à ce qu’il y ait des directives finales et décisives de la Cour suprême», a mentionné M. Hasen, qui est aussi professeur à l’Université de Californie à Los Angeles.

Le moment où la Cour suprême se saisira du dossier n’est pas encore connu, mais tant les républicains que les démocrates souhaitent que la chose soit réglée rapidement.

Bien que le Maine ne dispose que de quatre voix électorales, il est l’un des deux États à les diviser. M. Trump a remporté l’un des grands électeurs du Maine en 2020, donc son exclusion du scrutin, s’il devenait le candidat républicain aux élections générales, pourrait avoir des impacts importants si la course venait à être serrée.

Cela contraste avec le Colorado, que M. Trump a perdu par 13 % en 2020 et où il ne devrait pas être dans la course en novembre même s’il remporte l’investiture présidentielle républicaine.

Dans sa décision, Mme Bellows a reconnu que la Cour suprême aura probablement le dernier mot, mais a souligné qu’il était important pour elle d’accomplir son devoir officiel.