Chypre en appelle au rapatriement éventuel des migrants syriens

NICOSIE, Chypre — Chypre a officiellement appelé l’Union européenne à réévaluer quelles zones de Syrie peuvent être déclarées sûres et exemptes de conflit armé afin que les migrants syriens puissent éventuellement y être rapatriés, a déclaré vendredi le ministère chypriote de l’Intérieur.

Le ministre de l’Intérieur Constantinos Ioannou a été le seul responsable à soulever la question lors de la réunion informelle de ses homologues européens en Espagne en juillet. Aucun autre pays de l’UE n’a pris de position formelle sur la réévaluation des zones de sécurité, a déclaré le ministère de l’Intérieur à l’Associated Press.

Chypre est en tête de cette offre de réévaluation, car elle affirme que sa proximité avec la région en fait désormais une destination privilégiée pour les migrants syriens.

Chypre affirme que les migrants représentent désormais 6 % de sa population, « bien plus que la moyenne» des autres pays membres de l’UE.

La Syrie, déchirée par la guerre, est désignée depuis 12 ans comme un pays dangereux où la violence pose un risque réel pour la sécurité de ses citoyens. Cette menace les rend éligibles à un statut de protection internationale qui leur permet de vivre et de travailler dans des pays tiers.

Le gouvernement chypriote propose que l’UE réexamine dans un premier temps si les conditions sur le terrain en Syrie — ou dans certaines parties du pays — ont suffisamment changé pour que les Syriens puissent être rapatriés en toute sécurité.

Les modalités pratiques de ces rapatriements pourraient être décidées ultérieurement. Une possibilité serait de commencer le rapatriement des Syriens originaires des zones de sécurité déclarées, selon le ministère de l’Intérieur chypriote.

Environ 40 % des 7369 migrants ayant demandé l’asile à Chypre en 2023 jusqu’à fin août sont des Syriens.

L’Agence de l’Union européenne pour l’asile affirme qu’il n’y a « aucun risque réel » pour les civils du fait de violences aveugles dans une seule des 13 régions syriennes : Tartous. Dans quatre autres pays, dont Lattaquié, Damas, Homs et Quneitra, la violence aveugle n’est pas « à un niveau élevé ».

L’agence des Nations Unies pour les réfugiés affirme qu’elle ne « facilite ni ne favorise le retour des réfugiés » en Syrie, soulignant que les réfugiés ont le droit de retourner dans leur pays « au moment de leur choix ».