Une visite qui surprend deux producteurs de Compton

Quelques jours après la visite d’un enquêteur de la Commission de protection du territoire agricole du Québec, deux producteurs de Compton, le verger Le Gros Pierre et la fromagerie La Station, se questionnent toujours sur la pertinence de cette intervention.

Tout d’abord, un rappel des faits. Cette fameuse visite a eu lieu le 7 septembre dernier, à la suite de certaines informations transmises à la Commission, «comme il se fait pratiquement tous les jours», indique l’enquêteur Jocelyn Roy, qui s’est déplacé pour rencontrer les propriétaires des endroits concernés.

Sans dévoiler la nature complète des faits reprochés aux producteurs, M. Roy souligne qu’on leur reproche de faire un usage dérogatoire de la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles, en vendant des produits du terroir qui ne proviennent pas de leur propre terre. «Lorsqu’il est question de transformation, il faut que le produit transformé contienne plus de la moitié d’ingrédients qui proviennent de l’endroit», ajoute l’enquêteur.

Du côté du verger Le Gros Pierre, on se dit encore surpris par cette visite. «On laisse maintenant cheminer le dossier, se contente de dire le copropriétaire du site, Gaétan Gilbert. En pleine saison des pommes, il faut s’occuper de notre achalandage.»

En entrevue avec un autre média électronique, sa partenaire d’affaires, Diane Goyette, a indiqué l’importance d’utiliser des produits locaux pour la production de certains de leurs produits. Voilà un élément de survie, indique-t-elle.

Même son de cloche à La Station. On dénonce le côté archaïque de cette loi. Selon l’une des copropriétaires de la fromagerie, ces normes ne sont pas ajustées à la réalité d’aujourd’hui.

Quand on lui explique que les principaux intéressés n’étaient pas au courant de ces lois, l’enquêteur Jocelyn Roy veut bien donner la chance aux coureurs. «Je crois qu’ils sont de bonne foi. En ce qui concerne la validité de la loi, chaque cas est unique. La Commission se réserve le droit d’apprécier et d’investiguer pour le bienfait de la communauté agricole.»

Le rapport de l’inspecteur sera ensuite analysé par un avocat, lequel devra livrer son verdict devant cette même Commission.