Une nouvelle vie grâce aux chevaux… et à Stéphanie

Pascal Carrier et Joannie Houle étaient de jeunes adultes pour qui l’avenir s’annonçait bien peu réjouissant il y a quelques mois à peine. Mais ça, c’était avant qu’ils ne découvrent que les chevaux pouvaient leur apporter de grandes leçons, et surtout, leur insuffler un nouvel élan dans leur vie personnelle.

Ce changement de cap, Pascal et Joannie l’ont effectué lors d’un stage d’intégration au CRIFA, basé sur le milieu équestre.

 

Durant 12 semaines, ils ont appris à côtoyer, soigner et comprendre les chevaux, tout en découvrant que ces derniers avaient de grandes similitudes avec les humains. «J’ignorais à quel point un cheval était intelligent. Il peut détecter plein de choses chez l’humain. Et si on lui ment, il va le sentir», laisse entendre Pascal Carrier. «Ce projet m’a apporté de grandes leçons et m’a servi de thérapie. Aujourd’hui, j’ai réglé plusieurs aspects de ma vie personnelle et je sais que je veux travailler dans le milieu agricole», ajoute-t-il.

 

Quant à sa collègue, elle s’est découvert une confiance qui ne s’était jamais manifestée jusque-là. «J’avais une peur bleue des chevaux, car j’avais déjà été mordue quand j’étais enfant. Imaginez lorsque j’ai réussi à monter en selle pour la première fois; je pleurais de joie. Au fil du stage, j’ai cheminé et j’ai gagné énormément de confiance et de maturité. Moi qui étais une fille paresseuse, j’ai maintenant plein d’énergie pour mes projets», raconte Joannie Houle.

Une femme de coeur

Leur transformation, Pascal, Joannie et tous leurs collègues la doivent d’abord à Stéphanie Poulin, une finissante en adaptation scolaire de l’Université de Sherbrooke. Celle-ci a choisi l’association entre les jeunes et le monde équestre, en guise de projet de fin d’études.

Bien qu’elle soit à peine plus âgée que ses participants (24 ans), Stéphanie est déjà reconnue dans le milieu universitaire, comme le prouvent son prix et sa bourse obtenus lors du 11e Gala Forces Avenir, en novembre 2009.

 

Mais elle est aussi une femme de coeur, qui n’a pas hésité à s’investir personnellement et financièrement pour la réussite de son nouveau projet. «C’était un gros mandat que de convaincre des partenaires et réunir l’argent nécessaire. J’ai notamment utilisé la bourse de Forces Avenir pour le financement. Je devais également dénicher une dizaine de chevaux. Cinq d’entre eux étaient mal en point, mais nous les avons soignés et avons su utiliser leur potentiel. Le parallèle entre ces chevaux et nos élèves nous a grandement aidés», explique Stéphanie Poulin.

 

Signe que le projet a fonctionné au-delà des espérances, six des huit finissants ont décidé de revenir sur les bancs d’école du CRIFA, le 26 avril, afin d’obtenir une attestation professionnelle en élevage de bétail. «Et ils sont assurés de trouver un emploi, puisqu’il y a tellement de demandes dans ce milieu», précise Mme Poulin. «Ce sera spécial de me retrouver avec un diplôme, car j’étais une décrocheuse depuis plusieurs années. Nous sommes chanceux d’être tombés entre les mains de la bonne personne. Stéphanie nous a donné le coup de pouce dont nous avions besoin, et il faut qu’il y ait d’autres personnes qui goûtent à ce projet», fait valoir Joannie Houle.

 

Son voeu sera d’ailleurs réalisé, puisque le Centre local d’emploi de Coaticook, partenaire du projet, déléguera une nouvelle cohorte de participants à l’automne. «Tout ce dont ces jeunes avaient besoin, c’était de trouver la bonne branche pour leur permettre de cheminer. Il y aura toujours des personnes qui n’ont pas le profil pour apprendre dans les cahiers, ou qui ne cadrent pas dans les différents programmes. Mais quand on finit par découvrir leur véritable champ d’intérêt, on peut développer leur potentiel», conclut Stéphanie Poulin.