Un travailleur de rue… pour les aînés

COMMUNAUTAIRE. Le Centre d’action bénévole de la MRC de Coaticook peut dorénavant compter sur une nouvelle ressource: un travailleur de rue pour les aînés.

Ce rôle a récemment été confié à Patrick Lajeunesse. Son mandat est simple: briser l’isolement des personnes âgées vulnérables. Et cette vulnérabilité peut se manifester sous plusieurs niveaux, autant financier, physique qu’intellectuel.

«Mon but est d’aller vers des gens qui n’iront pas nécessairement vers les services», explique cet ancien auxiliaire familial et social, qui a œuvré pendant une dizaine d’années au Centre de santé et services sociaux de la MRC-de-Coaticook. Les voies pour y arriver sont multiples, mais la nouvelle ressource se dit prête à relever le défi. «L’art de tout le travail est d’abord de créer un contact avec la personne pour la rassurer. On ne veut qu’elle se sente menacée. Souvent, ces gens ont peur d’être institutionnalisé. Elles ont besoin de leur autonomie. Il faut d’abord les rassurer en disant qu’elle peut prendre part à ce service de façon volontaire. Pour les trouver, je dois infiltrer les réseaux par tous les moyens possibles. Ça peut aller de la famille ou encore des gens au village qui les côtoient, comme un curé ou un commis de dépanneur.»

«J’ai fait une première approche il n’y a pas si longtemps. Pendant les premières 30 minutes, je n’ai pas dit un mot. La première chose que ces gens-là ont besoin de faire, c’est de ventiler, d’expliquer leur situation. Ils veulent se raconter. À travers cette écoute, je crée le contact. À partir de leurs intérêts, je peux les guider vers différents organismes.»

Dans la Vallée, on estime à environ 800 le nombre d’aînés en situation de vulnérabilité, soit environ le quart de cette tranche de la population. «C’est un nombre qui est malheureusement appelé à grandir, notamment avec le vieillissement de la population, note la directrice générale du Centre d’action bénévole de la MRC de Coaticook, Marjorie Tyroler. Anciennement, les gens comptaient beaucoup sur la proximité du noyau familial. Aujourd’hui, les enfants sont souvent éloignés de leurs parents.»

Ce projet d’initiatives en travail de milieu auprès des aînés en situation de vulnérabilité a reçu l’appui du ministère de la Famille, qui offre au programme du CAB une somme de 18 750 $. On note également une volonté du gouvernement de renouveler l’entente une fois que celle-ci arrivera à échéance, au printemps prochain.