Un projet de loi qui dérange l’économie touristique

Membre du conseil d’administration de Camping Québec, Aimé Mélix part en croisade contre le projet de loi mammouth C-38 du gouvernement conservateur. Selon lui, les modifications entourant les travailleurs saisonniers auront un impact négatif sur l’industrie du tourisme.

M. Mélix a débattu son argumentaire devant des acteurs du domaine touristique de la région de Coaticook, à l’occasion du lancement de la saison, le 6 juin dernier. «C’est quelque chose qui me tient beaucoup à cœur, a lancé celui qui a préféré prendre son temps de parole pour discuter de ce dossier plutôt que de parler des nouveautés du Camping de Compton. Si ça passe, notre industrie risque d’en arracher.»

À l’intérieur du projet de loi, on parle de modifier certains aspects de l’assurance-chômage, notamment au sujet des travailleurs saisonniers. Ces derniers seront dorénavant obligés d’accepter un emploi rémunéré à 70 % du salaire qu’ils obtiennent ou à l’intérieur d’un rayon de 100 kilomètres. «Les conservateurs visent le plein emploi et le déficit zéro, c’est certain. Mais, je ne pense pas que ce soit la bonne façon d’y arriver. Ça va tuer une économie. Par exemple, j’ai d’excellents employés saisonniers, ici, au Camping de Compton. S’ils se trouvent un autre emploi stable ailleurs, ça va être difficile de les remplacer, en raison de la loi. Plus personne ne voudra travailler de façon saisonnière. Les entreprises touristiques en souffriront grandement.»

Tout au long de son discours, Aimé Mélix semble avoir reçu l’appui des différents intervenants touristiques de la région. Son message a eu écho chez Camping Québec ainsi qu’à Tourisme Cantons-de-l’Est.

À la Chambre des communes, du côté d’Ottawa, les deux partis de l’opposition, le Nouveau parti démocratique et le Parti libéral du Canada, ont récemment déposé plus de 1200 amendements au fameux projet de loi C-38. Le chef du NPD, Thomas Mulcair, a promis une véritable guérilla politique autour de ce dossier.