Un «ours» de sept mètres hiberne à Compton

SCULPTURE. Les anciens locaux de Ferrotech Ménard, du côté de Compton, bourdonnent d’activités. Des artistes mettent les touches finales à une œuvre de plus de sept mètres de haut, qui prendra bientôt la direction de Montréal.

En collaboration avec Michel Saulnier, le Comptonois Bernard Paquette réalise cette sculpture illustrant un immense ours en équilibre sur une boule, une image qui rappelle celle que l’on peut voir lors d’un cirque. «C’est gigantesque, n’est-ce pas?», lance-t-il en s’approchant de la structure de métal à la base de laiton. Gigantesque, en effet. Et lourd, aussi! Les nombreuses pièces du casse-tête tridimensionnel pèsent tout près de deux tonnes.

À quoi servira donc cette œuvre format géant? «Il s’agit d’un projet 1 %. La sculpture a été réalisée pour un projet public d’envergure. Il y a une loi qui dit que chaque institution doit réserver 1 % de son budget pour la réalisation d’une œuvre d’art, qui sera intégrée au concept architectural. Michel [Saulnier] a gagné ce concours et l’œuvre a comme destination Montréal.»

Malheureusement, impossible d’obtenir d’autres détails avant le 8 août, date à laquelle le projet sera officialisé. En questionnant l’artiste, on en apprend davantage sur la nature de l’œuvre. «On travaille beaucoup avec ce qui a trait à l’enfance. L’ours, c’est l’animal rassurant. On dirait qu’il a toujours envie de jouer. C’est ce qu’on voulait illustrer en le tenant en équilibre sur une boule.»

Grâce à des pièces faites en bois, M. Paquette et son collègue Mathieu Bourassa ont réussi à sculpter l’ours. «On s’en est servi comme matrices, souligne celui qui travaille sur la pièce depuis février dernier. On a donné leur forme aux feuilles de métal en les tapotant. Préalablement, on leur a fait un traitement thermique pour les ramollir. On s’est assuré qu’elles s’ajustaient bien, puis on les a visées pour que les motifs soient coordonnés.»

Déplacer l’œuvre d’art jusqu’à la Métropole demandera des efforts presque surhumains, confère les principaux intéressés. «On va le transporter sur des plateformes surbaissées, car la boule ne passera pas sous les viaducs. Nous aurons un véhicule de sécurité à l’avant. Ce ne sera pas évident. Disons que c’est une grosse affaire le transport.»

Bernard Paquette aura peut-être besoin de cet atelier grand format pour un autre projet. «J’espère bien m’entendre avec le propriétaire, car j’adore travailler dans mon village. Ça va prendre j’sais pas quoi pour me faire sortir d’ici», rigole l’artisan en arts visuels actuels.