S’envoler vers Haïti pour mieux comprendre l’aide humanitaire

MISSION. Solange Masson et Josée Denis se sont envolées vers Haïti afin de mieux comprendre l’aide humanitaire déployée dans cette région du globe.

En compagnie de 19 de leurs collègues du cours «Recherche terrain sur les sites de pouvoir», ces étudiantes de l’Université de Sherbrooke sont parties en mission dans ce pays du 29 mai au 12 juin dernier. «Comme il s’agit d’une région qui reçoit énormément d’aide humanitaire, on a voulu comprendre comment était déployée celle apportée par le Canada», racontent-elles.

Sur place, le groupe a travaillé avec quatre organismes non gouvernementaux, dont Oxfam, le SOGEMA, le Programme de coopération municipale Canada-Haïti ainsi que le Carrefour de solidarité internationale. «On a réellement démystifié cette fausse rumeur qui dit que les gens là-bas ont tout gaspillé l’aide humanitaire. Ce n’est pas vrai. Par exemple, on a vu un village de belles maisons qui ont été construites pour relocaliser les gens après le séisme. Elles sont malheureusement désertes, car elles ont été construites dans un endroit désertique, loin des écoles et des marchés. Les gens n’en veulent pas. Une grande part de responsabilité doit être attribuée aux organismes qui ont construit ces maisons à cet endroit», rétorque Mme Masson.

«Voilà l’importance d’un projet structurant, rajoute sa collègue. Il faut travailler en partenariat et ne pas imposer nos valeurs occidentales, car elles ne sont pas les mêmes que les Haïtiens.»

Les deux Comptonoises affirment avoir vécu un choc culturel durant leur séjour. «Après, quand on revient à la maison, on se questionne sur nos propres valeurs. A-t-on réellement besoin de tout ça?», se questionnent-elles.

«Quand je suis arrivée là-bas, je m’attendais à voir vision mondiale. Au contraire, les gens étaient bien habillés et les enfants chantaient et étaient de bonne humeur en se rendant à l’école. Et ce, même s’il faisait chaud et que l’école était située à quelques kilomètres de leur maison», souligne Solange Masson.