Que serait la région sans l’action communautaire?

À en juger par la qualité du document préparatoire, élaboré en vue du Forum socio-économique du 18 avril prochain, les intervenants issus du secteur communautaire ont bien fait leurs devoirs. Une foule d’informations contenues dans ce document démontrent avec éloquence à quel point les organismes à vocation communautaire de notre milieu contribuent de diverses façons à rehausser la qualité de vie des citoyens de la MRC de Coaticook et à leur procurer un bon équilibre de vie.

Depuis plusieurs années, les organisations communautaires sont parvenues à faire la démonstration qu’ils savent faire beaucoup avec peu. «Nous sommes des partenaires à part entière avec la région, nous voulons prendre et maintenir notre place dans la communauté», d’émettre à cet effet, Annick Wishnowski, directrice générale du Centre d’action bénévole (CAB) et fortement impliquée dans la mise en œuvre du plan d’action du secteur communautaire.

Selon des chiffres récents, il ressort que le secteur socio-économique dénombre 1059 bénévoles dont 609 s’impliquent principalement dans les organismes communautaires autonomes. On estime à 69 500 le nombre d’heures effectuées par des bénévoles au cours d’une année. S’il fallait défrayer le coût de ces précieuses heures-disons à un taux horaire de 10 $ de l’heure-la facture s’élèverait à près de 700 000 $. Selon des expertises généralement crédibles, on estime que la valeur totale des investissements dans la communauté provenant du secteur communautaire se chiffre à 1 245 000 $.

Forces et opportunités

Selon Annick Wishnowski, le secteur communautaire est en mesure de s’adapter aux changements. «Nous possédons aussi, je pense, la faculté de demeurer enracinés dans la communauté», ajoute celle-ci.

La proximité des organismes envers les clientèles, la capacité d’innover chez les intervenants et décideurs concernés et le sentiment d’appartenance sont des forces du secteur communautaire.

Parmi les enjeux à considérer, mentionnons le vieillissement des bénévoles. Existe-il une relève adéquate pour l’avenir du secteur communautaire?

Le mouvement de personnel au sein des organismes communautaires constitue en soi un enjeu important. Le manque de stabilité à des postes de commande entraîne fréquemment une défaillance sur le plan de l’organisation. «C’est certain que la force du milieu communautaire, ce sont ses bénévoles, mais il faut aussi des permanents en mesure de bien guider tout ce beau monde. Et pour garder des permanents heureux, il faut leur accorder de bonnes conditions de travail», juge madame Wishnowski. «Ça prend des intervenants formés pour offrir un service adapté aux besoins de chacun», ajoute de son côté, Lyne Lacroix de l’Éveil, elle aussi très engagée en vue du Forum du 18 avril prochain.

Par ailleurs, les deux dames s’empressent de signaler que, contrairement aux perceptions véhiculées, les organismes ne servent pas que les intérêts des gens à problèmes ou démunis. «Nous existons pour l’ensemble de la communauté, incluant les plus démunis», font-elles valoir à l’unisson.