Patrick Senécal préfère Coaticook aux Prix Génie

En lice pour un prix Génie, l’auteur Patrick Senécal a préféré rencontrer ses fans à la Bibliothèque Françoise-Maurice plutôt que d’assister à la cérémonie qui récompense le meilleur du cinéma canadien, hier soir (10 mars).

«Peut-être y aurais-je été si j’avais eu des chances. Mais, soyons francs, c’est Incendies qui va remporter dans ma catégorie (Meilleure adaptation)», s’amusait à prévoir ce maître du suspense québécois. Ses prédictions se sont avérées exactes.

Une cinquantaine de personnes sont venues entendre le populaire écrivain. Questionné à savoir comment pourquoi ses histoires étaient si troublantes, Senécal a pris quelques secondes avant de répondre. «Le processus créatif est une chose bien mystérieuse. C’est peut-être une réponse clichée, mais je laisse les idées venir à moi et non le contraire. Et ces idées qui viennent à moi, elles sont noires et violentes. Si elles tournaient autour d’une histoire d’amour, j’écrirais ce genre. Mais, ce n’est pas le cas.»

Dans son dernier ouvrage intitulé «Contre Dieu», l’auteur négocie avec la peur de mourir. «C’est devenu quelque chose qui me révolte complètement. Disons que d’écrire sur ce sujet m’a fait un grand bien.»

Maintenant, Patrick Senécal veut avoir du plaisir. Dans sa nouvelle série «Malphas», qui paraîtra l’automne prochain, l’écrivain aborde l’univers d’un cégep complètement disjoncté. «Il s’agit du seul endroit qui accepte les professeurs et les élèves qui ont été rejetés partout. Le sujet sera amené avec de l’humour trash.» Bien évidemment, des scènes un peu plus «hard» viendront pimenter l’action.

De la plume à la caméra

Plusieurs œuvres de Senécal se sont retrouvées au grand écran, dont Sur le seuil, 5150, rue des Ormes et Les sept jours du talion (en nomination aux Prix Génie). Pour ces trois productions, l’auteur a voulu être le scénariste, question de garder un certain contrôle sur son histoire.

Les thématiques abordées sont parfois difficiles à mettre de l’avant pour obtenir du financement. C’est un peu pour cette raison qu’Aliss tarde à arriver sur nos écrans. Pour palier à ce «problème», Patrick Senécal s’est aventuré sur internet et a créé une série de huit webisodes sur l’un de ses personnages fétiches, la Reine rouge.

Disponibles en mai prochain, ces courts métrages racontent l’histoire de Michelle Beaulieu. «Certaines scènes demeurent du jamais vu au Québec», précise Senécal. Pour se rendre responsable, un prix de 0,99 $ sera rattaché au visionnement de chacun des épisodes de la série. Il s’agit aussi d’une façon de rembourser les frais du projet, entièrement financé par l’auteur et par l’un de ses amis.