Patricia Désorcy souhaite réunir sa famille biologique
RENCONTRE. Après avoir rencontré sa mère biologique au Honduras l’an dernier, Patricia Désorcy souhaite maintenant réunir toute sa famille biologique, dont ses deux frères, qui vivent en Allemagne et au Moyen-Orient.
«J’aimerais offrir cette chance à ma mère malade. Ce sera probablement sa dernière chance de revoir ses trois enfants réunis», dit avec émotion la pétillante animatrice de la radio coopérative de Coaticook.
Depuis leur naissance, les trois enfants de Juana Pavon ne se sont vus qu’une seule fois, il y a tout près de 17 ans. Un rendez-vous qui aura été de courte durée. «C’était la première fois qu’on se voyait tous, se souvient Mme Désorcy. C’est aussi à ce moment que j’ai compris l’ampleur du geste de ma mère, celui de nous donner en adoption. Ç’a pas dû être facile. Elle nous a dit que ce n’est pas parce qu’elle ne nous aimait pas. Au contraire, elle voulait seulement qu’on ait une meilleure vie.»
Leurs chemins se sont donc séparés. Patricia, elle, a été adoptée par une famille de Coaticook, et ses deux frères, eux, sont demeurés du côté du Honduras, avant de faire leur vie en Europe ainsi qu’au Oman. Carlos est maintenant propriétaire d’un bar en Allemagne et Antonio agit à titre de graphiste d’un journal au Moyen-Orient.
«J’ai la chance de communiquer avec un de mes frères par les réseaux sociaux. Pour Antonio, c’est un peu plus difficile, car il ne parle ni l’anglais ni le français. C’est soit l’arabe ou bien l’espagnol, que je ne maîtrise pas vraiment», rigole leur sœur.
La barrière de la langue n’arrêtera certainement pas Patricia Désorcy à réaliser son rêve cette année. «Il y a toujours la possibilité d’avoir des interprètes avec nous, comme ç’a été le cas l’an dernier, avec ma mère. C’est certain que ça demeure une béquille. Mais, il ne faut pas sous-estimer le langage universel qu’est l’amour. C’est très fort.»
C’est d’ailleurs cet amour qui a poussé la Coaticookoise à apprendre l’espagnol. «Je suis des cours avec une application, note-t-elle. Un autre rêve que j’ai serait de m’assoir avec ma mère, sans interprète, et qu’on parle à cœur ouvert, l’une en face de l’autre.»
«En 2017, j’embraye!»
L’idée de réunir sa famille biologique a germé dans la tête de Patricia Désorcy alors qu’elle faisait son propre bilan de la dernière année. «Je me suis rendue compte que la vie va vite, surtout lorsqu’on atteint un certain plateau, philosophe-t-elle. On remet souvent les choses à plus tard. Je ne veux plus faire ça. En 2017, j’embraye!»
Le fait de vivre dans un monde de plus en plus virtuel pousse également la quarantenaire à poser des actions concrètes. «Partout où je vais, les gens ont leur face dans leur cellulaire. Ça me fait un peu "freaker". Je suis un peu en retard, côté techno. Je dois avoir un peu d’Émilie Bordeleau dans le sang.»
«En fait, ce que je souhaite à tous aux gens pour cette année, en plus de la santé, c’est de l’amour», conclut-elle.