Madeleine Gérin s’éteint à l’âge de 92 ans
Guidée par un immense sentiment d’appartenance pour sa région et animée d’une profonde volonté d’assurer le bien-être des gens de son entourage, Madeleine Gérin laissera le souvenir d’une dame dédiée à sa communauté, principalement au monde de la santé.
Décédée le 18 janvier à l’âge vénérable de 92 ans, Madeleine Gérin se doit d’être considérée comme étant une grande pionnière de l’hôpital de Coaticook. Elle s’est impliquée corps et âme pour ce «beau rêve social». C’est d’ailleurs elle qui fut la présidente d’honneur des festivités entourant le 50e anniversaire de cette institution de santé en mai 2004.
Non seulement figure-t-elle parmi les instigateurs de notre hôpital, mais elle a également contribué efficacement à l’évolution de l’établissement. D’abord, à titre de présidente du conseil d’administration de 1981 à 1985, mais aussi à titre de présidente des Dames Auxiliaires durant plusieurs années. Sans compter son implication pour les campagnes de financement dans les années 1990. Elle fut d’ailleurs présidente d’honneur de cette campagne en 2004.
Inspirée par son époux, Antoine, qui a lui aussi lutté farouchement pour la venue d’un hôpital, elle a consacré des énergies au recrutement des religieuses. À cette époque, le gouvernement avait été clair : pas de religieuses, pas d’hôpital. C’est ainsi que Madeleine Gérin a facilité l’intégration des Filles de la Charité de Saint-Vincent-de-Paul.
Elle fut aussi parmi les bénévoles qui fondèrent les Dames Auxiliaires en octobre 1954.
Quand on regarde les événements qui ont marqué l’histoire de notre ville, on convient que la venue d’un hôpital constitue assurément un fait saillant. C’est dans cet esprit que le nom de Madeleine Gérin demeurera toujours associé au monde de la santé local et au Centre de santé et des services sociaux. «En l’espace de 50 ans, on est parti d’un petit hôpital de campagne pour aujourd’hui miser sur un véritable centre de santé», avait scandé celle-ci lors du banquet du 50e de l’hôpital en 2004.
Femme tenace
Ex-directeur du Centre de santé, Rémi Lavigne n’a que de bons mots à formuler à l’égard de celle qu’il a côtoyée durant quelques années alors qu’elle s’impliquait à fond au sein des Auxiliaires bénévoles. «C’était une femme très tenace avec laquelle il était plaisant de travailler. Quand elle avait des objectifs en tête, elle prenait tous les moyens pour les atteindre. Et elle avait cette capacité de nous convaincre du bienfait de ses initiatives», affirme Rémi Lavigne.
Celui-ci estime que madame Gérin était guidé d’un excellent jugement et possédait de multiples connaissances sur tous les sujets. «Par ses idées novatrices, elle a contribué à rehausser la qualité des services à l’hôpital», assure Lavigne.
Après Gilbert Germain (médecin), décédé il y a quelques semaines, voilà que Madeleine Gérin rend l’âme. Ces deux individus ont cumulé près de 100 ans de loyaux services pour leur institution de santé. L’un à titre professionnel et l’autre en tant qu’ardente bénévole.
Outre le domaine de la santé, madame Gérin fut aussi une brillante femme d’affaires dans les années 1950, 1960 et 1970. En 1972, elle s’est associée à Bernard Dupuis et Normand Viens pour lancer l’entreprise «Gérin, Dupuis et Viens, assurances».
Et comme mère de famille, elle a dû prendre les bouchées doubles. Tombée veuve avec huit enfants à la maison, elle a vu à l’éducation de tous et chacun.