Loi 10: nous sommes alarmés et inquiets

M. Donald Massicotte, directeur général du CSSS de la MRC-de-Coaticook,

Dans l’article paru dans Le Progrès, vous mettez en garde la population contre le discours alarmiste de vos partenaires syndicaux. Sachez que ce n’est pas le discours qui est alarmiste, mais la situation qui touche le réseau de la santé et des services sociaux en lien avec le projet de loi 10 et les compressions actuels du réseau.

Nous n’avons à aucun moment affirmé que nos scénarios en lien avec la privatisation et les coupures de services soient imminents, mais plutôt soulevé des inquiétudes que nous croyons justifiées. Pour nous, la population doit être interpellée et au courant des différentes hypothèses qui peuvent découler des décisions actuelles de notre ministère de la santé et des services sociaux.

D’ailleurs, comme vous le dites-vous-même, à très court terme il n’y aura pas de changement, mais personne ne peut affirmer qu’à court, moyen ou long terme, il n’y aura pas de changement qui aura un impact sur les travailleurs et les usagers des services. Personne ne peut affirmer, en dehors du ministre, s’il y aura des services touchés, des listes d’attentes transférées et des services privatisés. Vous dites que vous conserverez vos services au permis, mais rien n’empêche que ces services soient diminués ou octroyés par le secteur privé ou l’économie sociale, en particulier dans le secteur des soins à domicile. Est-ce que l’entretien ménager, les services de cuisine et la buanderie demeureront publics? Qui donnera l’assistance aux personnes âgées en perte d’autonomie ? Comment ferez-vous face aux compressions à venir alors que le lieu décisionnel ne sera plus votre CSSS, mais que le nouveau CIUSSS prendra les décisions pour l’ensemble de la région?

Actuellement, personne ne peut nous donner de réponse et de certitude quant à ces inquiétudes. Nous sommes donc alarmés et inquiets, mais c’est la situation qui le veut et notre discours n’est que la présentation de cette situation. Nous continuerons à informer la population, car pour nous, elle doit être informée des décisions du gouvernement qui ont un impact sur les services dont elle a besoin.

 

Mélissa Gaouette,

Vice-présidente régionale FSSS-CSN