Les paroissiens de la Vallée perdent leur berger

ÉGLISE. Après 17 années à répandre la bonne nouvelle dans la Vallée, le curé Gilles Baril fait ses adieux à la communauté. Un nouveau défi l’attend du côté de Lac-Mégantic.

L’homme d’Église ne s’en cache pas, il part avec une certaine tristesse. «Après tout ce temps, on finit toujours par tisser des liens solides avec les gens. C’est difficile de vivre ces moments de séparation. On dirait que ça l’est d’autant plus aujourd’hui», raconte celui qui a été interviewé alors que les déménageurs amassaient ses effets personnels.

Impliqué au sein de sa communauté, Gilles Baril dit aussi quitter avec le sentiment du devoir accompli. Il gardera longtemps en souvenir cette région qui l’a accueilli à bras ouverts il y a de cela 17 ans. «Coaticook est un endroit extraordinaire et riche à tous points de vue. Je parle ici de richesse communautaire, humaine, agricole et touristique.»

Parmi ses plus beaux souvenirs, il cible le projet qu’il a piloté avec des élèves de l’école secondaire La Frontalière, en 2004 et 2005. «On a réussi à ajouter des vitraux à l’église Saint-Edmond», dit-il fièrement.

La création d’une chapelle d’adoration à l’église Saint-Jean fait aussi partie de ses bons coups. «On a créé un endroit où il était possible de prier jour et nuit à Coaticook.»

Mais, ce dont il est probablement le plus fier, c’est certainement l’harmonie pastorale qui régnait dans la région. «On a unifié toutes les paroisses et il y avait un sentiment de fierté. Par le passé, chacun prêchait pour son clocher. Les mentalités ont beaucoup changé avec le temps. L’ouverture de la pastorale pour les laïcs a également aidé à faire avancer les choses.»

«D’un point de vue orgueil, disons que c’est bien de voir que le reste du diocèse prend souvent exemple sur ce qu’on a fait ici, à Coaticook. C’est un peu ma façon de voir que j’ai fait du bon travail», rajoute-t-il.

Pour la suite des choses, le curé Baril se retrouvera en terrain familier. «D’abord, il faut dire que ce n’est pas moi qui aie demandé à changer de paroisse. Ce sont plutôt les gens de Lac-Mégantic qui m’ont réclamé auprès du diocèse. Avant d’arriver à Coaticook, j’ai été dans cette paroisse pendant une dizaine d’années. C’est donc un retour aux sources. Mais, c’est aussi un défi dont j’aurai beaucoup de plaisir à relever.»

Gilles Baril sera remplacé par Jocelyn Plante. Ce dernier a déjà été vicaire à Coaticook de 2008 à 2010. «C’est une personne qui connaît bien le milieu. Il se dit content de revenir», affirme son prédécesseur, qui lui a parlé. M. Plante a célébré l’une de ses premières messes à Coaticook, dans son nouveau rôle, le 1er février dernier.