Le projet d’incubateur d’entreprises maraîchères biologiques fait son chemin

Soutenir techniquement et financièrement les jeunes entrepreneurs agricoles ayant une formation en horticulture ou dans une branche connexe et pour stimuler la production maraîchère biologique, voilà la raison d’être d’un incubateur d’entreprises maraîchères biologiques de la Vallée de la Coaticook. Après mûres réflexions, l’idée semble faire son chemin.

Comme l’explique Gérald Robert du CIARC, l’incubateur donnera accès à une parcelle de terres pour chaque producteur, et ce, pour une période de trois ans. Ce terrain à vocation expérimental, situé près des locaux du CRIFA, servira à la fois de lieu de formation et de création de nouvelles entreprises agricoles certifiées biologiques. «Le but, mentionne Gérald Robert, consiste à permettre à des jeunes d’expérimenter grâce à leurs parcelles de terre (1 acre de terrain). Le but : apprendre son métier, tout simplement. Pas facile de débuter dans ce domaine, il faut parfois beaucoup de tentatives avant d’obtenir des résultats concrets» «Les élèves et les enseignants étant déjà sur place, ceux-ci se feront un plaisir d’assister les producteurs et d’aider les incubés», fait valoir Bertrand Gagnon, un enseignant dédié du CRIFA.

Ce n’est pas par hasard que l’on consacre des efforts à la production biologique : il appert que 85% des produits sont importés. Et le plus curieux, c’est que les quelques producteurs biologiques d’ici consacrent leurs efforts à… l’exportation.

Le Centre d’initiatives en agriculture est le maître d’œuvre du projet et s’assure d’un appui technique du CRIFA (pour les équipements), de la Table agroalimentaire (plan d’affaires) et le Cégep de Sherbrooke pour l’aide technique. «Nous aurons possiblement 10 incubés pour débuter l’aventure. Actuellement, nous en avons déjà deux (un sur le site du CRIFA et l’autre à l’extérieur). C’est un projet souhaité depuis longtemps et on souhaite qu’il puisse évoluer progressivement. On voudrait notamment associer des experts à notre démarche afin de développer l’élite dans le domaine maraîcher», mentionne Line Boulet de la Table agroalimentaire. «Nous avons acheminé une demande d’aide financière au Pacte rural et ça s’annonce bien. Avec un peu de chance, nous pourrions mettre la main sur une somme de 10 000 $. Et nous nous proposons également de faire une demande au CRÉ dans un avenir rapproché», souligne Gérald Robert en mentionnant que le projet est encore bien jeune et qu’on verra à le peaufiner progressivement. «Il nous faudra de deux à trois ans pour s’ajuster», ajoute celui-ci. «Pour nous les enseignants, c’est vraiment un beau projet, on va apporter notre aide avec plaisir», signale Nathalie Lanoix. «Ces élèves qui choisissent la production biologique sont des passionnés, fait remarquer Bertrand Gagnon. Ils sont déterminés, ils savent qu’il vaut parfois mieux vivre une petite réussite que de vivre un gros flope.» «C’est vraiment une bonne promotion pour le CRIFA», insiste Line Boulet. «Et ça ne fait que confirmer une fois de plus la raison d’être du Centre d’initiatives en agriculture.