Le paradis des mal-aimés

Alors que tout les destinait à l’euthanasie, des animaux ont la chance de terminer leur vie dans un environnement agréable, et surtout, rempli d’amour, au désormais célèbre Refuge Mimo.

Fondé par Marie-Paule Gaudreau-Morin et son époux Gérard Morin, le Refuge Mimo existe depuis 1983 et est situé sur le chemin du Brûlé, aux limites de Compton et Waterville.

 

Bien que son mari soit décédé en 1997, Mme Gaudreau-Morin n’a jamais voulu abandonner ses amis animaliers.

 

Marqués par le destin, ou encore davantage par la cruauté des humains, la plupart de ces animaux ont un handicap physique. Certains sont aveugles ou sourds, tandis que d’autres ont des malformations de naissance. À l’entrée du site, les rares visiteurs sont accueillis par un chien qui n’a que trois pattes… mais qui est particulièrement enjoué, comme la plupart des autres chiens. «Ces animaux sont les plus gentils; ils ne demandent qu’à vivre et être aimés. Un chien ne fait pas de différence entre les humains. Peu importe ton habillement ou ta classe sociale, il est toujours heureux de te voir», rappelle Marie-Paule Gaudreau-Morin. À l’intérieur d’un bâtiment de ferme, quelques mètres plus loin, on découvre de nombreux volatiles, en bonne santé ceux-là, ainsi qu’une oie, complètement aveugle. «Des gens lui ont crevé les deux yeux volontairement. Le monde est vraiment méchant», déplore la fondatrice du Refuge Mimo.

 

D’aussi loin qu’elle se rappelle, Mme Gaudreau-Morin a toujours adoré les animaux. «Dans son Nouveau-Brunswick natal, elle se souvient qu’elle jouait avec «toutes les bébittes» de son entourage. «J’ai même déjà apporté un serpent à l’école, et je l’ai glissé dans le sac de l’institutrice. J’ai eu droit à quelques jours de suspension», raconte-t-elle en riant.

 

Malgré ses 72 ans bien sonnés, Marie-Paule continue de tenir à bout de bras son oeuvre, même si elle n’a plus sa vigueur d’antan. Depuis quelques années, elle peut cependant compter sur l’aide quotidienne d’une amie, Nicole St-Pierre, qui s’est elle aussi prise d’affection pour ces mal-aimés. «Ces animaux sont tellement attachants et ils nous font oublier nos propres difficultés. Même s’ils sont handicapés, ils méritent d’avoir une existence décente. Moi-même, j’ai des problèmes de colonne vertébrale et je dois me déplacer avec une canne. Est-ce qu’on devrait me mettre de côté pour ça?», questionne-t-elle.

 

Puisqu’il est un organisme privé, le Refuge Mimo n’a droit à aucune aide financière ou subvention. Quelques dons privés viennent parfois dépanner la fondatrice, et des vétérinaires apportent aussi leur contribution bénévole lorsque des soins médicaux sont requis. «Des neveux et quelques voisins nous donnent régulièrement un bon coup de main pour les travaux manuels. Toute l’aide que nous recevons est vraiment appréciée», reconnaît Marie-Paule Gaudreau-Morin.

 

Et dans cette optique, l’Animalerie Chanel de Coaticook organise une vente de hot-dogs le samedi 15 mai, dans le but de remettre tous les profits au Refuge Mimo. Ceux qui désirent encourager la cause peuvent se rendre au 392 de la rue St-Jacques Sud, entre 11 h et 14 h.