«Laurent Lapointe est probablement mort heureux»
«Laurent (Lapointe) est probablement mort heureux.» C’est du moins ce que pense le curé Gilles Baril qui le côtoyait régulièrement.
«Deux jours avant sa mort, raconte Gilles Baril, je lui avais annoncé une nouvelle qui le réjouissait au plus au point. Je lui avais offert de continuer à faire la messe dans les locaux du presbytère de St-Marc. Il était fort séduit par cette idée. Le bon Dieu dans ma maison sept jours par semaine, c’est fantastique, c’est le plus beau cadeau qu’on m’ait offert m’a-t-il dit.»
L’ex-curé de la paroisse St-Marc à Coaticook, Laurent Lapointe, a rendu l’âme dimanche dernier et la nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre. Bien que sa santé semblait chancelante, rien ne laissait présager qu’il était sur le point de nous quitter.
Laurent Lapointe aura été un acteur important au cœur de la petite paroisse St-Marc. Il y a été associé durant près de 22 ans. Tel qu’entendu en sortant de l’église St-Marc, mercredi, Laurent Lapointe et le bon Dieu étaient les co-locataires de l’église St-Marc et ont accueilli les paroissiens durant plus de deux décennies.
L’église St-Marc, c’était comme sa deuxième demeure.
Tant et si bien qu’il a été convenu d’adopter la formule de la «chapelle ardente» à St-Marc. Laurent Lapointe y a été exposé au cours des journées de lundi et mardi, quelques heures avant la cérémonie religieuse à l’église de Compton.
Durant deux jours, les paroissiens, les amis et des membres de la famille ont pénétré à l’intérieur pour un dernier salut à celui qui était reconnu pour sa légendaire discrétion.
Les membres de la famille Lapointe étaient là, heureux de se retrouver à cet endroit. «Nous n’étions pas vraiment intéressés à ce que l’exposition se fasse dans un salon funéraire. Les gens auraient attendus en file pour nous saluer quelques secondes et en ressortir par la porte-arrière. Nous voulions prendre le temps de discuter avec les paroissiens de St-Marc. Quant le curé Baril (Gilles) nous a offert cette idée de chapelle ardent ici à l’église, nous avons été emballés par cette suggestion», d’émettre Marcel Lapointe, le frère du défunt.
La famille Lapointe a également eu à faire un choix sur le lieu des funérailles. Laurent Lapointe est originaire de Compton, mais il a été actif à la paroisse St-Marc de Coaticook. Où devait-on logiquement tenir la cérémonie? Il appert que dans ses volonté, Laurent Lapointe avait manifesté l’intérêt que les funérailles aient lieu à St-Marc que si l’église était encore ouverte. Or, comme elle est fermée officiellement depuis quelques mois, les membres de la famille se sont tournés vers l’église de Compton. «Nous étions un peu déchirés, reconnaît Marcel Lapointe. Mais je pense qu’en ayant fait l’exposition à l’église St-Marc et les funérailles à Compton, tout le monde y a trouvé entière satisfaction.»
C’est en présence de Monseigneur Gaumond, archevesque de Sherbrooke, et d’une quinzaine de vicaires que s’est déroulée la cérémonie, mercredi, dans une église (Compton) remplie à pleine capacité.
Homme fort discret, mais attentionné pour son entourage, Laurent Lapointe aura laissé sa marque à Coaticook, principalement dans la paroisse St-Marc où il était très apprécié.