La Scierie Labranche de Saint-Isidore pourrait fermer

Rien ne va plus pour les scieries un peu partout au pays et la Scierie Labranche de Saint-Isidore-de-Clifton ne fait pas exception. Tant et si bien que les propriétaires ont décidé de suspendre les activités pour une période indéterminée. Et si le marché du bois ne retrouve pas sa vitesse de croisière d’antan, les propriétaires pourraient se voir dans l’obligation de mettre la clef dans la porte de façon définitive.

Selon des informations obtenues, via le quotidien La Tribune (édition de vendredi 19 juin), huit (8) des 13 travailleurs ont déjà été mis à pied cette semaine.

Un des co-propriétaires, Michel Labranche, a eu bien du mal à annoncer la nouvelle aux cinq hommes.

Ce dernier se montre réaliste. La crise étant ce qu’elle est depuis quelques années, il serait plutôt surprenant que les problèmes de l’industrie forestière se règlent du jour au lendemain au Québec.

Le co-propriétaire reconnaît que toutes les scieries se retrouvent dans le même bateau. Le prix des matières premières est trop élevé pour espérer en retirer d’intéressants profits.

Pour un petit patelin comme Saint-Isidore-de-Clifton, la fermeture de la Scierie Labanche constituerait un autre coup dur. Surtout que la Scierie Paul Vallée, plus important employeur avant sa fermeture en 2007 (50 employés), a fermé ses portes il y a deux ans.

France Bonsant indignée

C’est avec déception que la députée du Bloc québécois, France Bonsant, a appris la nouvelle. «Le Haut-Saint-François et la MRC de Coaticook ont payé un prix très élevé en raison de l’indifférence des gouvernements libéraux et conservateurs successifs. Avec la fermeture des Produits Forestiers Champlain à Bury, la scierie Blanchette et Blanchette à Weedon, la Scierie Paul Vallée à Saint-Isidore-de-Clifton et maintenant la Scierie Labranche, il me semble que c’est évident que notre secteur forestier a grand besoin d’aide. C’est pourquoi nous avons déposé un plan de relance économique qui comprend d’importants éléments pour la revitalisation de notre secteur forestier», a rappelé France Bonsant, députée de Compton-Stanstead.

Précisons que le BQ avait déposé, l’automne dernier, un plan de relance du secteur manufacturier et du secteur forestier qui comprenait notamment la mise en place d’un programme de garanties de prêt pour aider les entreprises forestières à se moderniser.

Le plan proposait également de rendre remboursable le crédit d’impôt à la R&D pour que les entreprises puissent en bénéficier même si elles n’en sont qu’à l’étape du développement et qu’elles ne font pas encore de profit.

France Bonsant ne digère pas de voir que l’industrie automobile, en Ontario, puisse obtenir des milliards du gouvernement pendant que l’industrie forestière du Québec est délaissée à elle-même. «Notre région a perdu près de 15 000 emplois industriels depuis 2002. Toute notre base industrielle dans le textile, la chaussure et le meuble s’est écroulée», déplore-t-elle.