La photographie a son histoire à Coaticook

Dites «Cheese»! Voilà le truc infaillible des photographes de l’ère moderne pour faire sourire les gens qui se retrouvent devant le p’tit oiseau (lire : la caméra). La photographie et son histoire constituaient le thème de la conférence mensuelle de la Société d’Histoire de Coaticook, mardi, au restaurant Jack-O.

Après avoir fait un rapide survol sur l’histoire de la photographie en général, Marc Hébert, photographe professionnel bien connu ici à Coaticook, s’est attardé à parler des photographes qui se sont succédés depuis près de 150 ans en région.

Ayant en mains des notes et des photos anciennes de l’époque, Marc Hébert est parvenu à nous faire plonger loin dans le passé.

Ainsi, selon des recherches effectuées, il semble que le premier photographe reconnu comme tel à Coaticook fut Marcellus Daniel Kilburn. C’était en 1876. Ses locaux étaient situés sur la rue Cutting. «C’était l’époque où les photographes devaient se servir de la luminosité venant des fenêtres, particulièrement les fenêtres exposées au nord», explique Marc Hébert.

Plus tard, un dénommé Joseph Larivière prend le flambeau de Kilburn et s’installe à l’angle des rues Child et Main.

Vers 1927, Wilfrid-Louis Garceau s’amène dans le décor. Il opérera durant plusieurs années sur la rue Main Ouest au studio Garceau. Il se spécialisait notamment dans la confection de cartes de Noël à l’aide de photos de personnages. On en a d’ailleurs exhibé quelques-unes lors du déjeuner de la Société d’Histoire, mardi matin.

Wilfrid-Louis est l’un de ceux qui utilisaient du colorant (avec de l’huile) pour redonner du lustre à ses photos.

En 1938, Wilfrid-Louis accueille un nouveau photographe à son studio. Son nom : Philippe Bélisle. Un an plus tard il doit toutefois partir pour la guerre (1939-1945). Mais à son retour, il se porte acquéreur du studio Garceau puisque celui-ci décide de se réorienter dans le domaine de l’imprimerie.

En 1959, Philippe Bélisle déménage ses pénates sur la rue Child, tout juste en face du Café Central actuel. Il cessera ses activités en 1983.

Pendant ce temps, Marc Hébert avait amorcé sa carrière de photographe. Dès 1974, il commence à accueillir des gens chez-lui, sur la rue Dumont, pour prendre des clichés. Les gens entrent chez lui à toute heure de la journée. Si bien que la vie privée des Hébert s’en trouve affectée. On décide donc de se trouver un local avec pignon sur rue (rue Child, là où son situés les locaux de Guy Lebel). C’était en 1982.

Puis, d’autres photographes ont aussi été actifs dans les années 1980, sans toutefois avoir nécessairement le titre de photographe professionnel. Pensons à Daniel Archambeault ou Dorothy Ouimette.

Dans les années 1990 (1993-1999), Maryse St-Laurent a tenu boutique sur la rue Child.

En 2000, ce fut au tour d’Isabelle Duranleau de prendre la relève.

Entre deux clichés

Il est déjà arrivé à Marc Hébert de prendre des photos de mariage d’un couple qui…n’a jamais eu le temps de se procurer l’album-photos. Le couple a «sauté» durant le voyage de noces…

Saviez-vous que Lauréat Bélanger (ex-rédacteur en chef du Progrès) a déjà travaillé à contrat pour Philippe Bélisle dans les années 1960…

Avant de prendre des photos à son compte, Daniel Archambeault était l’un des photographes de Marc Hébert.

Il appert que pour la première fois, en 2002, on a vendu plus d’appareils numériques que d’appareils 35 millimètres. «Les appareils 35 millimètres sont appelés à disparaître. D’ici quelques années il n’y en aura plus sur le marché», pense Marc Hébert.