La MRC embauche «Le moine de rue»

Jacques Boulerice devient le nouveau travailleur de rue de la MRC de Coaticook en remplacement de Guylaine Lebrun, qui a quitté son emploi après 18 mois dans la région.

Cet homme de 38 ans, qui se fait appeler «Le moine de rue», n’est pas le premier venu dans ce domaine et possède une impressionnante feuille de route. Cet intervenant social, qui détient également un certificat universitaire en toxicomanie, a déjà travaillé en garderie, en gériatrie, en usine et à la radio en plus d’avoir été travailleur de rue pendant sept ans à Montréal pendant les années 1990.

Lui et sa famille habitent Sherbrooke depuis trois ans. Il a accepté le défi de la MRC de Coaticook pour travailler avec les jeunes sur le terrain, mais aussi en collaboration avec le milieu et les organismes. En poste depuis quelques semaines à peine, il demeure au stade d’observation.

Il souhaite sensibiliser, accompagner et référer les jeunes, qui vivent des problèmes de pauvreté, de consommation de drogues ou d’alcool et de maladies transmissibles sexuellement. «Je favorise une approche de réduction des méfaits. Par exemple, au lieu qu’un jeune brise une voiture pendant une crise de colère, pourquoi ne pas le convaincre de cogner sur une poubelle! Après, on va jaser», dit-il en expliquant sa démarche.

Dans le même souffle, il précise qu’il n’existe aucune recette magique, et qu’il ne misera pas sur la répression ni sur la dénonciation à la police.

Il sait que la région de Coaticook vit les mêmes problèmes de la jeunesse qu’ailleurs au Québec. Selon lui, il n’y a pas plus ni moins de drogues ou de violence qu’ailleurs. Toutefois, un immense territoire comme celui de la MRC de Coaticook, à la fois urbain et rural, génère parfois des situations particulières.

Même en place depuis peu, il a vu beaucoup d’idées, d’ouverture d’esprit, d’initiatives et de rêves parmi des jeunes branchés sur le monde. «Ils aiment aussi énormément leur coin de pays», constate-t-il.

À l’inverse, il a vu des préjugés de former très rapidement à l’égard d’autrui, tout comme les faibles possibilités d’emploi. «Comment je vais faire, moi, quand mon père a lui-même de la difficulté à se trouver un job», a-t-il déjà entendu.

Le programme est vaste, mais Jacques Boulerice se dit plus que prêt à relever le défi.

Le Carrefour Loisirs de la MRC de Coaticook chapeaute ce programme entourant le travail de rue, et il est financé par la MRC de Coaticook et le Centre de santé et de services sociaux de la MRC de Coaticook.