La Ferme Cotnoir prépare sa relève même sans relève

La Ferme Cotnoir, de Sainte-Edwidge-de-Clifton, prépare sa relève malgré l’absence d’une relève familiale.

Dans les faits, Michel Cotnoir et Francine Péloquin, sont propriétaire d’une ferme situé sur le chemin de la Rivière depuis 1978. Âgés de 57 ans, ils souhaitent se retirer lentement et travailler moins d’heures, tout en éliminant le stress des affaires.

Ce couple souhaite vendre sa propriété, mais sans interrompre les activités agricoles et sans démanteler les installations. Ils sont même prêts à s’impliquer et à assurer une transition pour faciliter la vie des futurs acheteurs. L’enracinement est fort, surtout qu’ils ont acheté cette terre des mains du père de Mme Péloquin.

Leurs deux filles ne prendront pas la relève de la ferme, mais, grâce à l’aide du CRIFA, ils ont été mis en contact avec un jeune couple de moins de 30 ans, fortement intéressé à prendre la direction de cette ferme de 265 acres et de 50 vaches laitières.

Éric Leclerc, 28 ans d’Upton, et Amélie Madore, 27 ans et originaire de Saint-Malo, collaborent déjà avec les propriétaires actuels. Ces deux diplômés de l’Institut de technologie agroalimentaire espèrent que l’étape du financement se franchira avec succès pour devenir propriétaire dès l’été prochain.

Raymond Racicot, agronome au Groupe conseil agricole de Coaticook, apprécie le geste en cette période où deux fermes par jour cessent leurs activités en moyenne au Québec. "Ce geste est très rare, mais pas unique. Ce couple pourrait vendre, partir avec leur argent et laisser leur ferme sans activité, mais il préfère s’impliquer pour préparer une relève", commente-t-il avec enthousiasme.

Le couple Cotnoir-Péloquin est même prêt à faire quelques compromis pour compléter le virage avec succès. "C’est comme si on vendait à nos enfants, mais sans pertes financières", explique M. Cotnoir.

Éric Leclerc voit cette étape comme un projet de vie. Pour lui, le travail d’agriculteur représente beaucoup d’avantages et le voit comme un mode de vie parfait pour la famille. "C’est beaucoup de travail, mais on est toujours chez nous", lance-t-il.

Pour Amélie Madore, l’agriculture est une passion depuis sa rendre enfance. Elle espère aussi que son premier enfant, Victor, âgé de 6 mois, aura aussi plusieurs frères et sœurs à cet endroit, si leur rêve se concrétise.