Kim Thúy rencontre ses lecteurs à la bibliothèque de Coaticook

LECTURE. Rencontrer ses lecteurs est une expérience très précieuse aux yeux de l’auteure Kim Thúy. «C’est fou, lance-t-elle, le sourire accroché au visage. C’est véritablement une chance inouïe, un vrai privilège.»

Une foule de plus d’une centaine de personnes s’est rassemblée à la Bibliothèque Françoise-Maurice mardi soir (5 septembre) afin d’entendre la populaire écrivaine. Aux dires du directeur général de la maison de livres coaticookoise, Patrick Falardeau, il s’agit de l’une des rencontres littéraires les plus populaires des dernières années.

«Quand les gens se déplacent et viennent jusqu’à nous, c’est un cadeau immense qu’ils nous font. Ils nous racontent comment ils ont interprété nos mots. Souvent, c’est même plus grand que ce que nous avions imaginé au départ. Les personnages deviennent des personnes. Ils sortent ainsi des pages. Le livre devient donc tridimensionnel», image explique l’auteure originaire du Vietnam.

En plus de parler de ses origines, Kim Thúy a confié à ses lecteurs la nature de son prochain ouvrage, un livre de recettes intitulé «Le secret des Vietnamiennes», lequel se retrouvera sur les tablettes le 17 octobre prochain. «Il y a autant de textes que de recettes dans ce livre, rigole-t-elle. C’était probablement une excuse pour écrire un autre livre.»

Plus sérieusement, on retrouvera à l’intérieur de ce bouquin les bases de la cuisine vietnamienne. «À l’époque, au Vietnam, les recettes étaient transmises de façon secrète d’une femme à une autre. On disait alors que si une autre femme connaissait votre recette, elle pouvait alors voler votre mari.»

Qu’en est-il d’un prochain roman? L’auteure dit vouloir en livrer un très bientôt. «J’ai deux ou trois idées, mais je ne sais pas laquelle prendre. Probablement qu’elles fusionneront qu’elles ne deviendront qu’une seule histoire.»

Kim Thúy est aussi porte-parole du dictionnaire Le Petit Robert. «Quand on ouvre un dictionnaire, on fait des rencontres au hasard et on trouve des mots qu’on ne cherchait pas. Oui, ça prend plus de temps qu’aller sur internet, mais il faut compter les belles rencontres qu’on peut y faire durant ces quelques minutes.»

À titre d’exemple, en cherchant si l’expression «kif-kif» pouvait s’écrire en n’utilisant qu’un seul «kif», elle est tombée sur le mot «kief», qui décrit une personne capable d’atteindre un sommeil profond en un court laps de temps. «Et c’est tout à fait moi», rappelle-t-elle.

En première partie de la rencontre littéraire, les spectateurs ont pu assister à une lecture des meilleurs passages du tout premier roman de Kim Thúy, Ru, interprété par le groupe «À voix haute», qui se donne pour mission de faire connaître et redécouvrir les grands classiques de la littérature québécoise.