Kaméra Numérik: un projet qui peut changer des vies

Le projet Kaméra Numérik est bien plus qu’une simple initiation aux nouveaux médias et au monde du cinéma. Pour plusieurs de ses participants, il s’agit d’une seconde chance d’intégrer le marché du travail.

La troisième cuvée de l’initiative parrainée par l’organisme Course Estrie, anciennement connu sous l’appellation «Faire son cinéma», est en fait un projet d’intégration socioprofessionnelle d’une durée d’un an. Depuis janvier dernier, huit jeunes âgés de 16 à 26 ans prennent part à des ateliers d’orientation, de communication et de cinéma offerts par une équipe de professionnels de chacune de ces sphères d’activités. «Les premiers six mois, on s’attarde vraiment à tous les aspects du cinéma, raconte le formateur Mathieu Drouin. Pendant leur apprentissage, les jeunes s’outilleront pour réaliser deux court-métrages, dont un autoportrait et un documentaire sur le métier qu’ils aimeraient faire plus tard.»

Pour la plupart des participants, l’aspect cinéma les a incités à se joindre au programme. «J’avais des difficultés à l’école, reconnaît Darcy Gélinas. Mon orienteur m’a proposé le projet. Disons que d’apprendre à faire des films, c’est une nouvelle source de motivation pour réussir.»

Pour le volet autoportrait, les jeunes devront faire une introspection sur leur parcours. «C’est fou de voir comment on est capable de faire toutes ces choses, explique Nislemar Velazquez-Fernandez. Pour ma part, je viens de réaliser tout un exploit.»

Et lorsque vient le temps de discuter des différentes possibilités d’emploi qui s’offrent à eux, les élèves rêvent grand. «Je veux faire mon film sur une préposée aux bénéficiaires. C’est ce que je veux faire plus tard, avoir une résidence pour m’occuper des personnes âgées», note Jessica Grenier-Verdo.

Le monde des jeux vidéo intéresse Josué Fauteux. Kevin Groome aimerait capter des images dans le milieu carcéral, tandis que Maxime Tremblay désire poursuivre sa chance dans le domaine du spectacle, un endroit qu’il connaît déjà.

Le résultat final sera projeté lors d’une soirée de grande première, plus tard cet été. Et ça promet. Le Progrès de Coaticook a vu l’un des premiers métrages des étudiants et celui-ci était fort réussi. Avec tous les trucs qu’ils mettront dans leur coffre à outils au cours des prochaines semaines, on peut penser qu’ils ne feront que s’améliorer.

Au terme de cette première portion, les participants effectueront un stage rémunéré en milieu de travail. «C’est la partie qui va me sortir de ma zone de confort, concède Émilie Lebel. Je travaille dans un garage depuis plusieurs années et je me posais souvent des questions à savoir si je voulais être là encore longtemps. Le projet me permet d’ouvrir de nouveaux horizons.»

Cette initiative devrait être répandue un peu partout au Québec, croient les participants. «C’est un projet qui devrait faire des petits, estime Darcy Gélinas. C’est quelque chose qui peut motiver des personnes qui ont peut-être quelques difficultés.»

À la recherche d’entreprises

Kaméra Numérik est à la recherche d’entreprises intéressées à participer au projet en accueillant un de ces stagiaires. Il est possible de contacter le superviseur Bernard Langlois par courriel (info@courseestrie.com) pour de plus amples informations.